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Contre-Attaque
IA #03 : L’Intelligence Artificielle comme agent mortel
#IA
Article mis en ligne le 25 novembre 2024
dernière modification le 18 novembre 2024

Contre Attaque vous propose une série de 5 articles pour mieux comprendre l’intelligence artificielle. Quelle est son histoire et son état à l’heure actuelle, ses pratiques dans le domaine militaire, son impact sur l’environnement et que faire des ses “exploits” ? Le domaine de l’intelligence artificielle est gigantesque et les investissements dans ce domaine augmentent de 30% chaque année. Chaque jour des nouveautés apparaissent, cette série d’articles ne prétend pas être exhaustive mais donne des clés de lecture pour une techno-critique de l’IA qui s’impose dans nos sociétés.

En mars 2024 Sébastien Lecornu, alors Ministre des Armées, avait annoncé la création de l’AMIAD (Agence dédiée au Développement de l’Intelligence Artificielle de Défense). Totalement contaminé par le virus technophile, celui-ci annonçait alors : « J’ai la conviction que la France sera le numéro 1 en Europe de l’IA militaire et dans le Top 3 mondial ». Oui, mais pour faire quoi ? Lecornu voulait alors une révolution « dans la manière de faire la guerre ». Une formulation alarmante. Serait-ce le début d’un argumentaire légitimant les massacres parce que la guerre serait devenue intelligente ?

Le génocide assisté par ordinateur : une expérience israélienne (...)

La technologie déresponsabilise

L’armée israélienne prend parfois 20 secondes pour décider de la vie ou de la mort des personnes visées, dont les victimes civiles suggérée par l’intelligence artificielle. (...)

L’ignominie est encore plus grande lorsqu’on pense au paramétrage humain de cette IA : l’amélioration de ces métriques implique nécessairement des arbitrages, comme 1 cible atteinte pour 10, 100, 1000 civils tués. Qui peut s’ériger au-dessus des populations et décider d’une telle chose ? L’histoire nous l’enseigne, le présent nous le rappelle horriblement, ce sont les fascistes.

En 2015 et en 2018, des lettres signées par des milliers d’expert de la robotique et de l’IA avaient été publiées demandant à l’ONU, avec une insistance peu commune de la part des technocrates, de bloquer les développements des robots-tueurs. Elon Musk avait notamment fait partie de ces signataires. C’est donc à minima la troisième fois qu’Elon Musk signe des lettres pour alerter sur l’usage de l’intelligence artificielle. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas par bonté d’âme si Musk alerte face aux dangers de l’IA, mais pour freiner ses concurrents sur lesquels il a pris du retard.

Une CyberWeek de la mort à Rennes

En septembre dernier, à l’université de Rennes, se tenait un cycle de conférences sur l’intelligence artificielle qui avait donné lieu à une riposte anti-industrielle. C’est à nouveau à Rennes, du 18 au 21 novembre 2024, que se tiendra une « European CyberWeek », soit une « semaine européenne de l’informatique » (...)

Parmi les principaux partenaires de cette CyberWeek, on retrouve Thalès, société française d’armement qui collabore avec l’armée génocidaire israélienne en livrant des composants et équipements nécessaire à leurs drones tueurs. On trouve aussi Airbus qui développe le Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) de l’Europe, un gigantesque projet de traitement de données permettant une reconstitution de la situation sur le terrain. C’est « l’internet des objets » militaires. (...)

Dernier des trois partenaires principaux : Capgemini, une multinationale française qui entend « libérer les énergies humaines par la technologie pour un avenir inclusif et durable ». (...)

Si ces entreprises de mort n’hésitent pas à marchander la vie humaine grâce à l’IA, c’est parce que ce marché qui pesait déjà 6,3 milliards d’euros en 2020 pourrait augmenter fortement jusqu’à atteindre plus de 19 milliards en 2029. Sans surprise, le marché le plus important est détenu par la première puissance impérialiste, les États-Unis. Avec l’élection récente de Donald Trump qui a promis de mener guerre aux « ennemis de l’intérieur » et qui est fasciné par Hitler, il est probable que ce marché grandisse encore d’avantage.

Technologies usant de l’IA dans le domaine militaire (...)

Le contrôle technologique de la société civile (...)

L’intelligence artificielle n’est donc qu’une excuse pour prolonger les fonctionnements de plus en plus militarisés de nos sociétés. Ce n’est en aucun cas une nécessité : une société « civilisée » ne devrait-elle pas pouvoir produire autre chose que de la pensée morbide et des technologies liberticides ?

Lire aussi :

 (France24)
L’ascension météoritique de l’IA remise en question

(...) Les modèles d’intelligence artificielle (IA) générative sont-ils dans une impasse ? Depuis le lancement de ChatGPT il y a deux ans, les progrès exponentiels de la technologie laissent espérer l’avènement de machines à l’intelligence quasi humaine. Mais les doutes s’accumulent. (...)

Limites

La presse américaine a récemment rapporté que les nouveaux modèles en développement semblent avoir atteint des plateaux, notamment chez Google, Anthropic (Claude) et OpenAI.

"Nous augmentons (la puissance de calcul) au même rythme, mais nous n’en tirons pas d’améliorations intelligentes", a récemment déclaré Ben Horowitz, cofondateur de a16z, une société de capital risque actionnaire d’OpenAI et investisseur dans des sociétés concurrentes, dont Mistral. (...)

Et ce n’est pas qu’une question de connaissances : pour progresser, il faudrait surtout que les machines parviennent d’une certaine façon à comprendre le sens de leurs phrases ou de leurs images. (...)

Les patrons du secteur contestent l’idée d’un ralentissement. (...)