
Lancée en octobre 2021, la hotline WhatsApp de l’association Refugees in Libya reçoit quotidiennement des messages de détresse de migrants coincés à Tripoli – plus de 100 appels par jour en semaine, et près de 400 le week-end. Les bénévoles du collectif tentent de répondre aux besoins les plus urgents (nourriture, médicaments..). Et utilisent désormais les informations récoltées via cette ligne téléphonique pour informer les médias internationaux sur la situation catastrophique des exilés en Libye.
"Concrètement, ce numéro de téléphone [visible sur le compte Facebook de l’association, ndlr] sert à centraliser les demandes d’exilés qui ont besoin de nourriture, de logements, de médicaments, d’écoute…", explique David Yambio, le créateur de l’association, joint par InfoMigrants. "La ligne fournit des services vitaux aux habitants de Tripoli et de sa région. Nous recevons plus de 120 appels par jour, et presque 400 le week-end".
Et pour répondre à ces centaines d’appels au secours émis depuis Tripoli, ils ne sont qu’une douzaine à se relayer chaque jour. (...)
"Concrètement, ce numéro de téléphone [visible sur le compte Facebook de l’association, ndlr] sert à centraliser les demandes d’exilés qui ont besoin de nourriture, de logements, de médicaments, d’écoute…", explique David Yambio, le créateur de l’association, joint par InfoMigrants. "La ligne fournit des services vitaux aux habitants de Tripoli et de sa région. Nous recevons plus de 120 appels par jour, et presque 400 le week-end".
Et pour répondre à ces centaines d’appels au secours émis depuis Tripoli, ils ne sont qu’une douzaine à se relayer chaque jour. (...)
Cette hotline d’urgence a vu le jour en octobre 2021, après les événements de Gargaresh, du nom de ce quartier de Tripoli visé une vague d’arrestations sans précédent touchant plus de 5 000 hommes, femmes et enfants originaires d’Afrique subsaharienne. "À la base, c’était un moyen de rassembler les victimes dispersées dans différentes parties de la ville".
Aujourd’hui, la ligne d’assistance gère surtout des demandes de détresse sanitaires et alimentaires. (...)
La tâche est donc considérable pour ces bénévoles, contactés directement par les migrants - et qui font circuler de main en main le numéro WhatsApp de la hotline. Chaque jour, il faut pouvoir filtrer les appels et messages écrits, les trier par ordre d’urgence, et les transmettre aux équipes sur le terrain à Tripoli.
Un numéro détourné par les trafiquants d’êtres humains
Parfois, des situations "complexes" surgissent – "c’est le cas lorsqu’il y a des signalements d’enlèvements, de détentions arbitraires, de viols, de personnes disparues", énumère le militant - les bénévoles travaillent alors de concert, "en simultané" pour répondre au plus vite à l’urgence de la situation. (...)
Depuis peu, le "succès" de la hotline est tel que son usage en est détourné. Des trafiquants d’êtres humains y ont vu une nouvelle opportunité pécuniaire. Ces derniers utilisent la ligne WhatsApp pour y envoyer des vidéos de passages à tabac de migrants détenus et réclamer des rançons. (...)
Depuis cet automne, Refugees in Libya diffuse régulièrement les vidéos récupérées sur la hotline. "Ces vidéos nous parviennent de manière aléatoire et depuis différents endroits de Libye, pas seulement de Tripoli", ajoute le militant. Elles sont souvent insoutenables. Mais elles permettent de documenter la réalité des faits. La hotline est devenue, au fil du temps, une source d’informations pour les journalistes. (...)
Malgré les preuves de plus en plus nombreuses des cas de maltraitance envers des migrants en Libye, l’Union européenne n’a pas cessé son aide financière au pays. Depuis 2017, l’Italie, avec le soutien de Bruxelles, forme les garde-côtes libyens et leur fournit des équipements, afin d’intercepter en Méditerranée un maximum de migrants désireux de rejoindre le Vieux continuent. Au total, en quatre ans, 32,6 millions d’euros ont été alloués à Tripoli, d’après l’ONG Oxfam.