
Les agents du périscolaire parisien, qui enchaînent les grèves depuis des mois, exigent une revalorisation salariale et une amélioration de leurs conditions de travail. Ils se mobilisent de nouveau cette semaine.
Lancé à l’appel des syndicats Supap-FSU, CFDT et CGT, ce mouvement rebondit du 17 au 20 décembre, en même temps que se tient le conseil de Paris, qui votera le budget 2025.
Dans les écoles concernées par la grève, la majorité des services de restauration scolaire seront suspendus, ainsi que les activités périscolaires. La plupart des grévistes choisissent d’arrêter leur travail pendant la pause déjeuner, de 11 h 25 à 12 h 25, afin d’éviter une perte de salaire trop importante tout en perturbant suffisamment le service pour se faire entendre. « En cessant de travailler pendant une heure, nous pouvons fermer des services pendant quatre jours ! Et avec une mobilisation massive, nous gagnerons bien plus », explique l’intersyndicale.
La dernière grève, du 19 au 22 novembre, semble avoir mobilisé un grand nombre de travailleurs et travailleuses, comme l’ont souligné les syndicats dans un communiqué commun : « Deux cents écoles ont été fermées et de nombreuses autres ont été affectées, notamment lors des services de cantine. »
Les syndicats avaient organisé une assemblée générale pour décider de l’avenir de la mobilisation. Lors de ce vote, « des centaines d’agents ont répondu présents à l’appel pour prolonger la grève », explique l’intersyndicale. Selon Nicolas Léger, cosecrétaire général du Supap-FSU (qui rassemble les agent·es de la municipalité), « c’est la première fois qu’un mouvement de grève se prolonge sur une si longue période ». (...)
Les grèves précédentes ont permis de faire entendre certaines revendications, notamment avec la titularisation de trois cents agent·es précaires. Cependant, pour Nicolas Léger, ces avancées restent insuffisantes : « Les agent·es sont toujours aussi épuisé·es et soumis·es à une surcharge de travail. Le manque de personnel persiste, et la précarité est toujours aussi importante. »
Il souligne que la situation concerne l’ensemble des secteurs du périscolaire : « Que ce soient les directeur·ices, les vacataires ou les agent·es spécialisé·es des écoles maternelles (Asem), tous les niveaux rencontrent des difficultés. »
Léa* est Asem depuis plus de dix ans dans une école parisienne. « Nous portons plusieurs casquettes, on ne s’arrête jamais, on n’a même pas le temps de préparer nos activités », dénonce-t-elle. Sa mission quotidienne ? accompagner les enfants tout au long de la journée pour répondre à leurs besoins.
Pour elle, les revendications sont claires : « Il faut une Asem par classe à Paris et une revalorisation de notre métier avec un passage en catégorie B. » Après une décennie de service, elle constate que le métier attire de moins en moins les jeunes générations. « La mise en place de ces revendications permettrait de rendre le métier plus attractif et de lutter contre le vieillissement de la profession », avance-t-elle. (...)
Pour le moment, les syndicats et les agent·es interrogé·es assurent bénéficier d’un certain soutien de la part des parents d’élèves, malgré les difficultés que cette mobilisation entraîne pour ces derniers. Parents comme agent·es espèrent que la mobilisation durera le moins longtemps possible. « Mais pour cela, il faudrait que la mairie nous entende », glisse Nicolas Léger.