
La suédoise Greta Thunberg a manifesté dans le Tarn et à Bordeaux ce weekend, au sein d’une coordination internationale d’activistes. Ses camarades et elle racontent l’intérêt de leurs liens de solidarité par-delà les frontières.
Bordeaux (Gironde), reportage
« C’était plutôt facile de mobiliser tout le monde », raconte Amine Messal, 25 ans, qui a mis en place cette coordination internationale, « qu’on soit belges, espagnols, suédois, suisses ou français, on fait face aux mêmes projets destructeurs sur nos territoires », alors que le paysage défile derrière lui. Ces jeunes activistes cumulent des milliers d’abonnés sur les réseaux et se servent de ces canaux pour partager leur mobilisation du week-end.
« C’est super de se voir en vrai », dit la militante belge Laurie Pazienza. « On échange sur les tactiques de lutte et c’est très inspirant pour nous de voir ce qu’il se fait en France, comme hier sur la zad contre l’A69. Cela force le respect et il faudrait multiplier ce type d’occupation partout où des projets destructeurs voient le jour ! En tant que Belge, on en prend de la graine », sourit Laurie, adossée à un siège du wagon-bar en regardant son amie et compatriote Lucie Morauw.
À sa gauche, Amine Messal enchaîne : « La présence de ces militants internationaux nous permet de prendre du recul. Les Belges ou les Suédois étaient choqués du harcèlement des forces de l’ordre hier à la zad contre l’A69. En France, l’utilisation des gaz lacrymogènes devient presque banal dans nos luttes, c’est problématique. C’était par exemple la première fois que Chris [Kebbon, un militant du climat suédois] se faisait gazer hier, ça en dit long sur la répression en France ». Amine Messal a porté la voix de la jeunesse sur les questions climatiques au dernier G7 à Tokyo. (...)
Durant tout le trajet, la militante suédoise Greta Thunberg a dormi dans son siège en seconde classe. La veille, elle a affronté toute la journée les objectifs et micros de la presse. À son arrivée à Bordeaux, sur le quai de la gare, elle explique à Reporterre l’importance « de voir à quoi ressemblent les luttes locales dans différentes parties du monde. En France, les jeunes ont une approche différente de l’action directe. Je pense qu’il y a des choses dans chaque culture que nous pouvons utiliser ».
« Nous nous soucions du climat et de l’environnement parce que nous nous soucions des personnes » (...)