
Trois employeurs du vignoble bordelais ont été condamnés mardi à des peines allant d’un à trois ans de prison pour "traite d’êtres humains", a indiqué le parquet de Libourne. Ils exploitaient des personnes en situation irrégulière et les logeaient dans des conditions qualifiées de "contraires à la dignité humaine" par l’Inspection du travail.
Les victimes sont des travailleurs immigrés marocains, des hommes et une femme âgés d’une vingtaine à une quarantaine d’années. Ils avaient versé entre 8 000 et 10 000 euros aux prévenus, entre janvier 2021 et janvier 2024, pour venir travailler dans le vignoble.
Ils s’étaient vu promettre en contrepartie un contrat de travail payé au Smic, un logement et un titre de séjour, mais ces engagements n’ont jamais été tenus, selon les enquêteurs.
Les contrats de travail n’étaient pas délivrés, les semaines pouvaient atteindre 62 heures sans compensation, et aucun titre de séjour régulier n’était fourni.
Des conditions de vie "contraires à la dignité humaine"
Les travailleurs vivaient dans des conditions qualifiées de "contraires à la dignité humaine" par l’Inspection du travail, parfois entassés à 12 personnes dans deux petits appartements, où les matelas manquaient.
Le principal prévenu, présenté comme le patron officieux d’une société de prestation de travaux viticoles servant d’intermédiaire habituel entre saisonniers et châteaux, a été condamné à trois ans d’emprisonnement, conformément aux réquisitions du parquet, pour "traite d’être humains", "soumission à des conditions de travail indignes" et "travail dissimulé". (...)