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France : que proposent les principaux candidats aux européennes en matière d’immigration ?
#electionseuropeennes #immigration
Article mis en ligne le 5 juin 2024
dernière modification le 3 juin 2024

"Devoir de sauver", "double frontière", régularisation des travailleurs sans-papiers, externalisation des demandes d’asile, voies légales de migration, renforcement des effectifs de Frontex… À l’approche du vote pour élire les eurodéputés qui siègeront au Parlement européen, InfoMigrants revient sur les propositions des principaux candidats sur les questions migratoires.

1/ Le parti présidentiel, fervent défenseur du Pacte européen sur l’asile et la migration

La tête de liste du parti présidentiel Renaissance, Valérie Hayer, est la principale défenseure du Pacte sur la migration et l’asile, adopté le 10 avril dernier au Parlement européen après trois années d’âpres négociations.

Le texte prévoit un durcissement des contrôles à l’arrivée sur le sol européen et la création de centres de rétention aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE) pour y filtrer les exilés à leur arrivée et renvoyer plus rapidement ceux ayant peu de chance d’obtenir l’asile.

Le pacte instaure aussi un mécanisme de solidarité, en cas d’afflux massif (...)

Les défenseurs des droits et les partis de gauche, eux, dénoncent ce texte, fustigeant la possibilité de placer en détention les familles avec enfants et une "criminalisation" des exilés. (...)

Dans son programme pour les européennes, Valérie Hayer propose d’"accroître le nombre de garde-frontières et garde-côtes européens jusqu’à 30 000 pour appuyer les États membres dans les contrôles et les expulsions". (...)

La tête de liste Renaissance, cheffe du groupe Renew au Parlement européen, veut aussi expulser plus facilement les personnes en situation irrégulière, (...)

Enfin, Valérie Hayer souhaite octroyer "100 000 visas prioritaires au sein de l’Europe dans les métiers en tension et pour les talents étrangers".

2/ À droite, fermeté pour un meilleur contrôle des frontières

Du côté de la droite, la tête de liste du parti Les Républicains (LR), François-Xavier Bellamy, s’oppose fermement au Pacte sur l’asile et la migration, pourtant approuvé par son groupe, le PEE, au Parlement. Selon lui, ce "projet vis[e] à organiser la relocalisation des migrants" au sein de l’UE.

Pour lutter contre l’immigration irrégulière, François-Xavier Bellamy veut construire des "barrières physiques à l’Est (murs, fossés, caméras, intelligence artificielle, etc.)" et déployer des forces armées en Méditerranée. Il propose également le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’UE "en cas de besoin, sans accord préalable de la Commission européenne". (...)

3/ À gauche, régularisation et "devoir de sauver" en mer

À gauche, du parti Les insoumis, aux Écologistes en passant par Place Publique-PS, on plaide pour plus d’humanité sur les questions migratoires.

En ce qui concerne les opérations de secours en mer : Raphaël Glucksmann, tête de liste de Place Publique-PS, propose de relancer les opérations de sauvetages en Méditerranée, au nom du "devoir de sauver". Tout comme Marie Toussaint, tête de liste des Écologistes, qui demande de "garantir et de financer le sauvetage en mer". Tandis que Marion Aubry de la France insoumise (LFI) veut "remplacer l’agence meurtrière Frontex par une agence européenne civile de sauvetage en mer et sur terre, en appui de l’agence de l’Union européenne pour l’asile". (...)

En ce qui concerne l’asile et les voies légales de migration : Raphaël Glucksmann souhaite créer des voies légales de migration en Europe avec "des quotas en fonction des besoins des économies européennes". Manon Aubry et Marie Toussaint proposent elles aussi d’"ouvrir des voies de migrations légales sécurisées", sans mentionner pour autant de quotas. (...)

L’Écologiste propose également de créer "un statut de réfugié climatique et environnemental" quand la représentante de LFI parle d’un statut de "détresse environnementale".

Enfin, Marie Toussaint promet "un plan européen de régularisation des travailleurs et travailleuses agricoles aujourd’hui bloqués au sud de l’Europe".

4/ L’extrême-droite et la "double frontière"

Sans surprise, Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national (RN), est celui qui porte le programme migratoire le plus dur. Il veut instaurer une "double frontière" : une première aux frontières européennes qui permettrait à Frontex de refouler "systématiquement" les bateaux de migrants en mer et les renvoyer dans les pays de départ (souvent la Tunisie et la Libye).

La deuxième frontière serait nationale : elle servirait à limiter la libre circulation dans l’espace Schengen aux seuls ressortissants de l’Union européenne. (...)