
On apprend le 5 mars 2024 que des fuites de gaz radioactifs ont eu lieu durant plusieurs semaines à la centrale nucléaire du Blayais (Gironde). Ces fuites, provenant de deux réservoirs différents, se sont produites entre le 19 janvier et le 7 février. En cause : "une inétanchéité détectée sur l’un des matériels".
Et ce sera la seule explication fournie par EDF. Pas plus de précision sur le matériel en question, les raisons de son dysfonctionnement ni sur la durée des fuites (qui se sont étalées sur trois semaines). Encore moins sur la nature des substances rejetées et leur niveau de radioactivité. On notera d’ailleurs que le mot "radioactif" n’apparaît pas une seule fois dans le communiqué de l’exploitant nucléaire. Il y fait mention de "réservoirs d’effluents gazeux" et pour qui ne sait pas que les effluents sont des résidus produits par le fonctionnement des réacteurs nucléaires et que seuls des gaz radioactifs y sont produits, l’aspect radioactif est totalement éludé de la déclaration d’incident significatif pour l’environnement (...)
À quand remonte le dernier contrôle des réservoirs de ces gaz radioactifs ? Pourquoi les fuites se sont-elles étalées sur trois semaines avant d’être détectées ? Ce qu’il s’est passé à la centrale du Blayais démontre deux choses : l’entretien et la surveillance des matériels sont insuffisants, tout comme la surveillance et le contrôle de ce qui passe par la cheminée de rejet (les effluents liquides sont déversés dans l’eau via un canal de rejet, les effluent gazeux eux sont rejetés dans l’atmosphère au moyen d’une cheminée). Ces matériels et ces fonctions, parce qu’ils touchent à la contamination de notre environnement par des matières radioactives, sont censés être le centre de l’attention de l’exploitant nucléaire. (...)