
Dans un discours devant le Conseil de sécurité des Nations unies, mercredi, la sous-secrétaire générale de l’ONU pour les Affaires politiques a indiqué qu’"à ce jour, 93 corps [de migrants] avaient été exhumés" de fosses communes dans les régions de Jikharra et Kufra. Depuis plusieurs jours, le bilan des corps retrouvés ne cesse d’évoluer.
"Les migrants et les demandeurs d’asile, y compris les enfants, continuent d’être victimes de graves violations des droits de l’Homme en Libye […] La découverte alarmante et tragique de charniers à la suite de raids sur des sites de trafic d’êtres humains met en lumière le grave danger auquel sont confrontés les migrants en Libye." (...)
Les exilés étaient détenus de manière illégale par des trafiquants et soumis à des violences. (...)
Une enquête a permis d’identifier l’existence d’une "bande dont les membres séquestraient des migrants irréguliers, les torturaient et les soumettaient à des traitements cruels, dégradants et inhumains", avait ajouté le bureau du procureur.
Un bilan en évolution (...)
Ces chiffres pourraient continuer à évoluer après d’autres découvertes macabres. L’Institut national pour les droits humains en Libye a rapporté mardi 18 février que 64 corps avaient été trouvés par les équipes du centre médical d’urgence de Kufra. Une découverte encore non mentionnée par le procureur général de Libye mais qui pourrait faire grimper le bilan.
"Besoin urgent de protéger les migrants"
La découverte de ces fosses communes "est un nouveau rappel du besoin urgent de protéger les migrants et de lutter contre le trafic d’êtres humains", a souligné Rosemary DiCarlo. La sous-secrétaire générale de l’ONU pour les Affaires politiques demande une "enquête complète et indépendante" afin de traduire les responsables en justice.
Les fosses communes ne sont pas rares en Libye, pays en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 à la suite d’une révolte populaire. En mars 2024, une fosse contenant "au moins 65 corps de migrants" avait été découverte dans la zone désertique d’Al Shwayrif, dans le sud-ouest de la Libye, avait rapporté l’OIM. Les migrants avaient probablement péri alors qu’ils traversaient le désert pour rejoindre les côtes du nord du pays.