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Basta !/Marie Huyghe, consultante en mobilités et docteure en urbanisme
Faut-il vraiment construire des autoroutes pour dynamiser les campagnes ?
#autoroutes #mobilités #urgenceclimatique
Article mis en ligne le 24 octobre 2023
dernière modification le 22 octobre 2023

« Un mouvement de collectivités osent penser les mobilités autrement que par le ’’tout-voiture’’ », explique Marie Huyghe, consultante en mobilités, alors que le gouvernement vient de réitérer son plein soutien à la construction de l’A69.

La question de développer de nouvelles infrastructures routières, où la vitesse prédomine, ne devrait plus du tout se poser. Plus aucun mètre carré ne devrait être artificialisé pour des infrastructures routières. Tout nouveau projet autoroutier est complètement incompatible avec le double impératif de lutte contre le changement climatique et du zéro artificialisation nette.

L’autoroute est l’infrastructure routière « tout-voiture » par excellence qui va de pair avec la notion de vitesse. L’argument des promoteurs de ces projets, selon lequel il faut absolument desservir les territoires avec les autoroutes pour assurer leur développement, est une manière de penser inconciliable avec la nécessité de décarboner nos mobilités.

Où est la cohérence aujourd’hui à promouvoir d’une part le covoiturage, le vélo ou la marche, avec des plans et des financements nationaux de plus en plus conséquents, et d’autre part soutenir de manière totale la mobilité en voiture ? Entre le soutien aux projets autoroutiers et les récentes ristournes sur les carburants, le message envoyé par les pouvoirs publics est un soutien à la voiture sur le long terme.

Le gouvernement assure qu’il aide les gens en leur permettant de se déplacer plus vite, ou de continuer à se déplacer. En pratique, il place surtout les citoyen·nes dans des situations intenables économiquement. Sur le court et le long terme, c’est ne rendre service à personne.

Proposer des alternatives à la voiture individuelle (...)

Considérer l’impératif écologique implique de décarboner les mobilités et de lutter contre l’artificialisation des sols. Cela suppose de limiter le nombre de kilomètres parcourus en mode carboné (voiture et avion). L’enjeu est de travailler à la fois sur les leviers de report modal – proposer des offres alternatives pour permettre de se déplacer à vélo, à pied, en transport en commun, en covoiturage, en autopartage, etc. – mais aussi sur la réduction de la demande.

Pour y parvenir, il faut renforcer l’offre proposée en proximité, et donc aménager différemment nos territoires de manière à limiter nos besoins de déplacements – quotidiens, mais également touristiques. Concrètement, il s’agit notamment de renforcer la présence des commerces et des services, qui sont par ailleurs vecteurs d’emplois. (...)

Une dynamique locale

De plus en plus de collectivités entament aujourd’hui un travail de planification des mobilités : elles réfléchissent à ce qu’elles vont proposer pour éviter que les gens aient à se déplacer et leur permettre de se déplacer autrement que « seuls dans leur voiture ». (...)

Mêler offre de transport et aménagement (...)

Aujourd’hui, travailler sur les mobilités pour un territoire est une façon de se rendre plus attractif auprès des habitant·es. Ce n’est plus le développement d’infrastructure routière rapide qui attire les populations, mais bien l’assurance de profiter d’une vraie qualité de vie. (...)