
Trois ans après son irruption dans le paysage politique, les Soulèvements de la terre publie un livre important, « Premières secousses » (La Fabrique éditions). Le mouvement écologiste et paysan y expose sa méthode d’actions, centrée sur le « démantèlement » des infrastructures toxiques et la reprise des terres, en esquissant des pistes quant à son devenir.
« Ce qui nous tue, nous avons le droit de le défaire »
Aux « armes du ravage » - usines à ciment, machines à épandre des pesticides, fermes-usines, etc. – les Soulèvements de la terre opposent les leurs : blocage, occupation et, surtout, « désarmement ». (...)
Ce mode opératoire vise précisément à détruire les infrastructures « qui menacent la vie sur terre » tout en redonnant une « capacité d’agir » dans un contexte marqué par l’impuissance politique. Une phrase sert de mantra : « Ce qui nous tue, nous avons le droit de le défaire ». L’héritage de l’action directe défendue par les luddites anglais, les paysans-travailleurs des années 70 ou les faucheurs d’OGM est assumé.
Pour les Soulèvements de la Terre, la violence « n’est ni sacrée ni tabou », refusant tout « fétichisme de l’affrontement ». Le traumatisme de la manifestation contre la « méga-bassine » de Sainte-Soline en mars 2023 reste vivace. (...)