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FAI et navigation web, jusqu’où va vraiment la surveillance
#internet #surveillance #donnees
Article mis en ligne le 26 novembre 2025
dernière modification le 21 novembre 2025

Contrairement aux idées reçues, surfer sur des sites web chiffrés HTTPS ou utiliser le mode privé d’un navigateur ne suffit pas à empêcher votre fournisseur d’accès à Internet de surveiller et d’enregistrer certaines informations sur vos activités en ligne. On peut toutefois en limiter la portée en ajustant quelques réglages.

Des sites web visités aux horaires de connexion en passant par le type d’appareil et système d’exploitation utilisés, la quantité de données téléchargées, la durée des sessions et des visites, ou encore les informations liées à l’abonnement Internet (nom, adresse, moyen de paiement…), les FAI qui acheminent la connexion à Internet peuvent accéder et collecter un très grand nombre d’informations sur leurs clients. Dès lors que vous vous connectez à Internet par le biais d’une adresse IP et d’un réseau administré par un opérateur de télécommunication, ce dernier peut suivre une large partie de vos activités en ligne grâce aux métadonnées de connexion, même sans voir le contenu détaillé des pages que vous consultez. (...)

les FAI sont contraints par la loi de conserver les données de facturation (nom, adresse, moyen de paiement…) ainsi que les données de connexion de leurs abonnés durant une période d’un an. Par données de connexion, on entend les identifiants, localisations, dates, heures, durées de sessions, appareils utilisés pour se connecter à Internet, les informations permettant de déduire les services et sites contactés (par exemple via les journaux DNS lorsqu’ils utilisent les serveurs de l’opérateur), navigateur et moteur de recherche utilisés, quantité de données transférées et téléchargées, volume de trafic vers un hôte. (...)

On rappelle également que les FAI portent plusieurs casquettes. En plus d’offrir un accès au réseau Internet à leurs abonnés, ils administrent le réseau mobile, fournissent des box TV et développent de nombreux services numériques annexes grâce auxquels ils confirment leur position stratégique dans le quotidien de leurs clients et la surveillance de leurs données personnelles (...)

Que dit la loi en France ?

Selon l’article L34-1 du Code des postes et des communications électroniques (modifié par la loi n°2025-532 du 13 juin 2025 - art. 29), les opérateurs de communication électroniques doivent effacer ou rendre anonymes les données relatives aux communications électroniques. En parallèle, il leur est demandé d’établir des procédures internes (dont le cadre et l’exécution ne sont pas précisés par la loi) destinées à faciliter la transmission d’informations aux autorités compétentes dans le cadre d’une enquête. (...)

En dehors de ces dispositions légales, les opérateurs ne peuvent collecter et exploiter des données personnelles qu’en respectant le cadre posé par le RGPD, ce qui implique notamment des finalités explicitement définies, des durées de conservation limitées et, dans de nombreux cas, le consentement explicite de l’abonné. Il leur est également interdit d’accéder au contenu des communications transitant sur le réseau Internet et/ou mobile (mails ou SMS, par exemple), en dehors des cas très encadrés relevant des réquisitions judiciaires ou de mesures de sécurité spécifiques prévues par la loi.

Selon la loi, ils n’ont en principe pas non plus le droit de collecter les URL complètes consultées par leurs clients, informations jugées trop sensibles. En revanche, il ne faut pas perdre de vue que lorsque l’internaute se sert des DNS de son FAI pour naviguer sur le web, l’opérateur prend nécessairement connaissance des sites web visités par son abonné, que les domaines soient sécurisés HTTPS ou non, c’est-à-dire au minimum les noms de domaine des services contactés.
Comment empêcher la surveillance de votre FAI ?

Bien que certaines données personnelles ne puissent échapper aux opérateurs de télécommunication (informations relatives au contrat, horodatage des connexions à Internet, volume de données transférées), il est toujours possible de passer sous silence d’autres éléments liés au détail des activités en ligne à l’aide d’un VPN, qui chiffre votre trafic et masque aux yeux du FAI les sites et services que vous consultez. Dans ce cas, l’opérateur voit que vous êtes connecté à un serveur VPN, ainsi que le volume général et les horaires de vos échanges, mais il ne peut plus lier ces échanges à des sites ou applications spécifiques.

L’usage d’un VPN n’est toutefois pas la seule option pour limiter la collecte de données. (...)

Certains réglages permettent aussi de réduire la centralisation des informations entre les mains de votre FAI. Éviter de l’utiliser comme fournisseur principal de messagerie ou de services de VOD limite la quantité de données de contenu qu’il peut associer à votre identité d’abonné. Sur la box, le fait de segmenter les usages entre un réseau principal et un réseau invité, de désactiver les services superflus et de contrôler les fonctions de télémétrie ou de diagnostic contribue à limiter les traces techniques liées à vos appareils.

On rappellera enfin que, quoi qu’il arrive, le FAI reste un point de passage obligatoire pour l’accès au réseau. (...)