À la Fête de l’Huma, les militants de gauche, en première ligne pour voir la vague Rassemblement national se reconstituer, racontent leurs confrontations concrètes aux agressions de l’extrême droite. Au même moment pourtant, la gauche se divise, à leur grand dam.
Du sursaut au sursis, du sursis au fiasco ? Il y a trois mois, la formation du Nouveau Front populaire (NFP) pour présenter des candidatures uniques aux législatives anticipées et endiguer la menace d’une prise de pouvoir du Rassemblement national (RN) avait suscité un immense espoir. Une campagne militante inédite sur tout le territoire permettait à cette coalition inespérée de la gauche et des Écologistes d’arriver en tête le 7 juillet, provoquant un ample soulagement.
Depuis pourtant, les nuages s’amoncellent au-dessus de l’alternative émergente. Non seulement Emmanuel Macron a fait le choix de fouler aux pieds le résultat des urnes en nommant Michel Barnier à Matignon, mais l’alliance menace de s’effondrer sur elle-même. Nulle manifestation commune le 7 septembre pour dénoncer le coup de force du président ; nulle journée parlementaire commune du NFP ; nulle position commune sur la destitution ou la proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites que le RN entend présenter dans sa niche parlementaire le 31 octobre (LFI a annoncé déposer sa propre proposition à ce sujet dans sa niche, tandis que le communiste Léon Deffontaines a laissé entendre qu’il fallait voter celle du RN)…
Pire : après les coups de boutoir des opposant·es à Olivier Faure au Parti socialiste (PS) pour rompre l’union en se séparant de La France insoumise (LFI), c’est maintenant François Ruffin, député de la Somme en rupture avec LFI, qui instruit son procès. Non pas que des débats de fond à gauche n’ont pas lieu d’être, mais le moment et les mots sont parfois particulièrement mal choisis.
Les médias Bolloré et les caciques du RN se disent à raison qu’ils n’ont plus qu’à écouter siffler les balles jusqu’à la prochaine dissolution. (...)