
Porté par son discours anti-immigration, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a connu une nouvelle progression lors des élections régionales du mois d’octobre dans les États de Bavière et de Hesse. "Quelque chose est en train de changer dans la démocratie en Allemagne", constate Markus Söder, le chef du parti conservateur de l’Union chrétienne-sociale (CSU).
(...) L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) est également devenue la troisième force politique avec 14,6 % des voix. Un record pour le parti, qui avait obtenu un peu plus de 10 % aux précédent scrutin en 2018. L’AfD a aussi obtenu son meilleur résultat dans l’État occidental de Hesse, où elle est arrivée en deuxième position.
Dans un entretien accordé à la chaîne publique allemande ZDF, Markus Söder a estimé qu’avec cette nouvelle poussée de l’extrême-droite à travers l’Allemagne, la "chose la plus importante" était de s’atteler à un changement de la politique migratoire du pays.
Un paysage politique en mutation
Dans le même temps, les trois partis de la coalition fédérale du chancelier allemand Olaf Scholz - les sociaux-démocrates du SPD, les Verts et les libéraux du FDP - ont obtenu des résultats inférieurs à ceux d’il y a cinq ans dans les deux Länder, qui représentent ensemble environ un quart de la population totale de l’Allemagne.
La montée des craintes liées à l’immigration et la mauvaise santé de l’économie ont renforcé la popularité des partis conservateurs et de l’extrême droite (...)
L’immigration, thème prioritaire pour 21% des électeurs en Bavière (...)
Pour les sympathisants de l’AfD, l’immigration a même été le thème central pour 55% des votants.
Par ailleurs, une forte majorité des électeurs bavarois, soit 83%, estiment que l’Allemagne "a besoin d’une autre politique migratoire et de l’asile pour réduire le nombre d’arrivées". (...)
Fait nouveau : la progression de l’adhésion des plus jeunes à l’AfD. En Hesse, parmi les moins de 24 ans, près de 18 % ont voté pour l’extrême-droite. En Bavière, 16 % des moins de 24 ans ont donné leur voix à l’AfD. (...)
Jens Spahn, vice-président du groupe parlementaire CDU/CSU, rejoint dette analyse. "Nous n’arrivons plus à gérer [les arrivées de migrants]. C’est ce que nous disent les maires et les conseils de district", a-t-il expliqué lundi aux chaînes allemandes RTL et NTV.