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Éducation sexuelle à l’école : ce que contient le programme Evars et pourquoi il divise autant
#enfance #sexualites #educationNationale
Article mis en ligne le 31 janvier 2025
dernière modification le 30 janvier 2025

Le Conseil supérieur de l’éducation examine mercredi le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) qui doit être appliqué lors de la prochaine rentrée scolaire. Ce texte qui alimente les polémiques depuis deux ans en est déjà à sa troisième version. Mais celle-ci est jugée encore trop "idéologique" pour certains, et désormais trop "édulcorée" pour d’autres.

Evars, épisode 3. Après avoir cristallisé tant de tensions, la nouvelle mouture du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) à l’école a été présentée, mercredi 29 janvier, au Conseil supérieur de l’éducation (CSE). Objectif : le faire appliquer dans tous les établissements français, de la maternelle au lycée, dès la prochaine rentrée scolaire.

En France, l’éducation à la vie sexuelle et affective est obligatoire dès l’école primaire – à raison d’au moins trois séances par an, pour aborder des thèmes tels que les émotions, les relations, la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) et la contraception. Mais sa mise en œuvre reste irrégulière. Les cours ont rarement lieu, faute de programme, d’impulsion politique, ou encore par peur des réactions de certains parents d’élèves.

En 2023, Pap Ndiaye, alors ministre de l’Éducation nationale, missionne le Conseil supérieur des programmes (CSP) afin d’établir un nouveau programme d’éducation à la sexualité. Des débats publics émergent sur son contenu. Les milieux catholiques conservateurs montent au créneau et estiment certaines notions inappropriées pour de jeunes enfants, notamment la question de l’identité de genre. Accusant le programme d’organiser une supposée imprégnation idéologique, ils conduisent la direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) à réécrire le programme par deux fois. Voici ce que l’on sait de la troisième mouture.

Ce que contient le programme

Initier les écoliers à la notion de consentement, parler de sexualité ou encore des discriminations de genre avec les plus grands. Voici plusieurs objectifs du programme Evars, qualifié le 23 janvier sur France Inter d’"absolument indispensable" par la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne. (...)

À l’école maternelle et élémentaire : connaître son corps, respecter l’autre et prévenir les violences (...)

Au collège et au lycée : aborder la santé sexuelle, les discriminations, les VSS et les dangers de la sexualité numérique (...)

Si les autorités ont tenté de naviguer entre résistances sociétales et impératifs éducatifs, la troisième version de leur programme continue toutefois de susciter de fortes réactions au sein de la société française.

Les groupes conservateurs dénoncent un programme "idéologique" (...)

Un programme qui "va dans le bon sens" mais pas assez loin, pour les syndicats enseignants (...)

environ 150 amendements ont été déposés par l’ensemble des syndicats de l’Éducation nationale concernant le nouveau programme d’éducation à la sexualité, selon France Inter. En cause, plusieurs formulations jugées trop molles par rapport à ce qui était prévu initialement.

Le texte précise par exemple que l’éducation à la sexualité revêt un caractère obligatoire "sans se substituer au rôle des parents et des familles", et que les parents d’élèves sont informés de la tenue et du contenu de ces séances obligatoires.

Une note problématique, selon Jérôme Fournier. Pour le secrétaire national du Syndicat des enseignants de l’Unsa, si le contenu des séances et les dates sont donnés à l’avance aux parents, "on craint que ça provoque soit des absences des enfants, soit des manifestations comme certaines associations sont capables de le faire, comme c’était le cas notamment il y a dix ans au moment des ABCD de l’égalité".

"Notre collectif d’associations appelle les pouvoirs publics à ne pas céder aux attaques des associations militantes d’extrême droite sur le programme" d’éducation à sexualité, écrit pour sa part le Planning familial sur Bluesky. Selon l’association, engagée dans la défense des droits en matière sexuelle et reproductive, "l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est plébiscitée, nécessaire, et sauve des vies".

La réunion du Conseil supérieur de l’éducation, mercredi, n’est qu’une instance consultative, et le vote organisé ne vaut que pour avis. Le programme Evars devrait ensuite être publié au Journal officiel pour une application à la rentrée de septembre.