Accusé d’espionnage en 2020, alors qu’il voyageait simplement en van pour découvrir l’Iran, Benjamin Brière a passé trois ans en prison. Il a décidé de raconter son histoire dans un livre qui paraît jeudi aux éditions Robert Laffont : "Azadi - 1079 jours otage en République islamique d’Iran".
Passer trois ans comme otage d’État dans une prison iranienne "restera gravé à vie", confie-t-il à franceinfo. Mais "on s’en remet". Il raconte que, pris dans une situation kafkaïenne, "rien n’a de sens, du début jusqu’à la fin, du jour où on nous passe les menottes, au jour où on nous libère". La première année, il n’a eu quasiment aucun contact avec ses proches, "15 secondes après quelques mois". Il ne découvrira qu’une fois rentré, le combat "héroïque" de sa petite sœur pour le faire libérer.
"Quand je rentre, les impôts me demandent pourquoi je n’ai rien déclaré depuis quatre ans" (...)
Il rencontre des députés "pour écrire un projet de loi, pour qu’il y ait enfin un statut d’otage de créé. Il existe déjà plus ou moins quelque chose pour les otages de terrorisme, j’aimerais que ce soit otage tout court", explique-t-il, évoquant notamment les cas de Louis Arnaud, libéré en juin 2024, ou d’Olivier Grondeau, remis en liberté en mars dernier, ainsi que ceux des deux derniers Français détenus par Téhéran, Cécile Kohler et Jacques Paris. "Je ne veux pas qu’ils subissent cette même double peine en rentrant". (...)
Il appelle à les soutenir en "faisant du bruit", en faisant "des dons", en étant "présent" dans les manifestations. "Je pense à Noémie Kohler [la sœur de Cécile] très fort parce que, depuis trois ans aussi, sa vie, c’est ça. Elle a arrêté de travailler pour se dédier à cette cause, pour faire bouger les choses au niveau étatique, au niveau médiatique et tout ça, ça ne paye pas. Il faut les aider là-dessus, il faut les supporter". (...)