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Mediapart
Des milliers de personnes ont défilé samedi 23 septembre dans près de 150 villes de France pour manifester contre le racisme systémique et les violences policières. Reportage à Paris.
#Nahel #violencespolicieres #emeutes #manifestation
Article mis en ligne le 24 septembre 2023

« Je ne suis pas contre la police mais contre les policiers qui ont tué mon fils »

« Justice pour Nahel », « Justice pour Cédric », « Justice pour Souheil »... Leurs prénoms défilent au micro, sur les tee-shirts, les banderoles et donnent le vertige. Comme ceux de Zyed, Bouna, Zineb, Adama, tou·tes tué·es par les forces de l’ordre ces dernières années.

À l’appel national de plusieurs collectifs, organisations syndicales telle la CGT et partis de gauche dont La France insoumise (LFI) et Europe Écologie-Les Verts (EELV), plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi 23 septembre dans près de 150 villes de France, pour défendre les libertés publiques et dénoncer les violences policières ainsi que le racisme systémique. Des manifestations sous haute surveillance des forces de l’ordre, parfois émaillées d’incidents, comme à Paris.

(...) les familles de victimes ont étalé leur colère, leur souffrance et leur soif de justice.

Parmi elles, une femme qui ne veut plus se retrouver sous le feu médiatique, traumatisée par ce qu’elle a vécu à la mort de son fils : la mère de Nahel (...)

Il y a aussi la mère de Cédric Chouviat. (...)

« Nous nous battrons la tête haute, promet à son tour le comité de soutien d’Othman, une autre victime des violences policières. (...)

Le père de Souheil, tué en 2021 lors d’un refus d’obtempérer à Marseille, est « heureux qu’il y ait une coordination des collectifs des familles qui se soit créée à la suite du décès de Nahel ». (...)

Plus loin dans le cortège, Mathéo, 16 ans, et Solal, 17 ans, vivent leur première manifestation contre les violences policières. (...) À Argenteuil (Val-d’Oise) où ils habitent, ils ont été marqués par le décès de Sabri, un jeune de 18 ans tué par la police au guidon de son scooter en mai 2020. (...)

« Je me suis retrouvé le visage au sol dans la boue et les mains dans le dos, raconte Khais. J’ai ressenti de la colère mais aussi de la peine pour cet homme qui représentait la police. Je n’en ai pas parlé à mon père pour qu’il ne s’énerve pas. Il est venu en France après la guerre d’Algérie et il est déjà, à 70 ans, usé par le travail. En fait, on nous aime pour nous faire bosser sur les chantiers et lorsqu’il faut voter. Le PC et le PS, absents aujourd’hui, sont les premiers à venir chercher nos voix pour les élections. » (...)

Une manif qui divise la gauche

La gauche syndicale et politique elle-même est divisée. « Violences policières », « racisme systémique » : les termes ne font pas l’unanimité. Ainsi, le Parti communiste (PCF) a refusé de manifester. (...)

« Nous ne nous reconnaissons pas dans la dénonciation d’un “racisme systémique” qui ouvre la porte à l’idée d’un racisme d’État, a expliqué dans un communiqué le Parti socialiste (PS), qui s’est aussi désolidarisé de l’événement. (...)

Ces formations politiques, ainsi que plusieurs figures écolos, avaient en revanche participé au rassemblement polémique initié par plusieurs syndicats de policiers et de policières, devant l’Assemblée nationale en mai 2021. Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin y avait lui aussi passé une tête. (...)