
Des manifestations ont rassemblé, mardi, des centaines de milliers de personnes à Buenos Aires et dans d’autres villes argentines pour défendre l’université publique gratuite. Ces marches ont été dénoncées comme "politiques" par l’exécutif.
Dans la capitale, la mobilisation, probablement la plus importante depuis le début de la présidence Milei en décembre, a rassemblé "entre 100 000 et 150 000" personnes, selon une source policière, et un demi-million, selon l’Université de Buenos Aires (UBA). Un syndicat enseignant a fait état d’un million de manifestants à l’échelle du pays.
Étudiants, parents, enseignants, agents d’université, mais aussi des syndicats et membres de partis d’opposition, ont paralysé tout l’après-midi le centre de Buenos Aires, aux abords du Parlement, jusqu’à la Place de Mai, siège de la présidence à 2 km, noire de monde en fin de journée, a constaté l’AFP.
"Ils veulent lui couper les vivres en prétendant qu’il n’y a pas d’argent. Il y en a, oui, mais ils choisissent de ne pas le dépenser dans l’éducation publique", déplorait à l’Agence France-Presse (AFP) Pablo Vicenti, étudiant en médecine de 22 ans. (...)
Le gouvernement semble inflexible
La grande centrale syndicale CGT s’est jointe à la protestation, ainsi que des organisations de gauche radicale, des politiciens d’opposition, prêtant le flanc à l’accusation de "manifestation politique" de l’exécutif. Javier Milei a rajouté de l’huile sur le feu, accusant certaines universités publiques d’être des lieux d’"endoctrinement" de gauche.
Le sous-secrétaire d’État aux Universités, Alejandro Alvarez, a mis en garde les manifestants et leurs soutiens. (...)
"N’espérez pas une issue du côté de la dépense publique", a mis en garde lundi soir Javier Milei, en claironnant un excédent budgétaire au premier trimestre 2024, sans précédent depuis 2008, grâce à l’austérité. "Notre plan fonctionne", s’est-il vanté.