
Florilège de témoignages de démissions de ces nouveaux profs contractuels embauchés et formés in-extremis en quelques heures pour masquer le massacre de l’Éducation nationale des années Blanquer.
L’éducation nationale ce n’est pas la start-up nation @PapNdiaye ! pic.twitter.com/zUPKRzHfJ9— Sophie Taillé-Polian (@STaillePolian) September 23, 2022
Depuis la rentrée scolaire, les rectorats ont déjà pioché dans leurs "brigades de remplaçants", pour pallier les longues absences des professeurs titulaires. Dans les rangs des enseignants, l’inquiétude monte alors que le métier traverse une crise des vocations. (...)
"J’avais préparé de quoi faire des journées de remplacement sur un peu tous les niveaux mais pas à avoir un seul niveau dès la rentrée et aussi longtemps. Donc je ne savais pas où j’arrivais, je n’avais pas préparé tout le matériel."
Etienne, enseignant remplaçant en primaire, à franceinfo
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"C’est de la folie pure !"
L’autre problème de cette rentrée, ce sont les contractuels qui, à peine embauchés, jettent l’éponge. Ils sont plus de 4 000 à avoir été recrutés pour enseigner du primaire au lycée.
Dans l’école maternelle que Thomas dirige en région parisienne, une contractuelle, néo-enseignante recrutée cette année, vient de démissionner à peine huit jours après la rentrée. Il se dit désabusé : "C’est quelqu’un qui ne connaissait pas le métier, qui s’est donné une semaine pour le découvrir et qui s’est finalement dit que ce n’était pas pour elle, donc qui abandonne, explique-t-il, dépité. Quand on devient professeur, on s’imagine plutôt dans un endroit ou un autre, puis l’endroit où on l’envoie est très éloigné de son souhait, ses affinités, ses compétences", ajoute-t-il.
"Au bout d’une semaine, elle s’est rendu compte de ce que c’était vraiment. En arrivant sur le terrain, elle a compris que les conditions étaient trop dures."
Thomas, directeur d’une école maternelle, à franceinfo
Il pointe du doigt aussi l’impact sur les familles : "Les parents découvrent ça au fur et à mesure, ils apprennent d’un coup que la maîtresse part et va être remplacée par quelqu’un d’autre la semaine suivante. C’est de la folie pure !" Selon les chiffres les plus récents donnés par la Cour des Comptes, une absence sur cinq n’est pas remplacée dans le primaire. Les élèves sont alors répartis dans les autres classes de leur école.