
Des ONG, dédiées à la conservation de la biodiversité et au bien-être animal, s’inquiètent du rôle prédominant de l’Union européenne dans les importations de cuisses de grenouilles et demandent de prendre les mesures appropriées pour réduire l’impact écologique de ce commerce et la somme des cruautés qu’il provoque.
En particulier, il est urgent que l’Union européenne propose des inscriptions en Annexe II (contrôle du commerce international) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) des espèces des genres Fejervarya et Limnonectes importées d’Indonésie et du Vietnam et des espèces du genre Pelophylax importées de Turquie et d’Albanie.
Le commerce international des cuisses de grenouilles n’est pas contrôlé à ce jour. Les espèces importées en Europe ne sont pas inscrites à la CITES et les statistiques douanières se contentent de la dénomination "cuisses de grenouilles congelées" sans aucun détail sur l’espèce. En conséquence, il n’y a aucune mesure en place pour s’assurer de la durabilité de ce commerce.
Les études récentes 1 2 3 confirment les faits suivants :
• L’importation annuelle dans l’Union européenne des cuisses de grenouilles dépasse les 4000 tonnes, ce qui correspond à 81 – 200 millions de grenouilles (selon la taille de l’espèce).
Depuis des décennies, la très grande majorité des grenouilles est capturée dans les milieux naturels, contribuant dans tous les pays au déclin des populations de grenouilles sauvages.
La Belgique est le principal importateur pour le marché de l’Union européenne (environ 70%) mais la France est encore, et de loin, le plus gros pays consommateur. (...)
Une surveillance attentive du marché montre que le flou est à dessein entretenu par les distributeurs sur l’origine et l’identification des espèces.
Les méthodes de mise à mort sont particulièrement cruelles : la plupart des cuisses de grenouilles sont coupées aux ciseaux ou avec d’autres outils tranchants sans que les grenouilles soient anesthésiées. La partie supérieure (comprenant le cerveau) est jetée dans un état agonisant tandis que les cuisses commencent à être préparées pour l’exportation. (...)
L’importation massive de grenouilles sauvages en provenance de pays tiers est incompatible avec les objectifs de protection de la biodiversité définis dans la Stratégie Biodiversité 2030 de l’Union européenne. L’Union ne peut avoir comme ambition de protéger dans son périmètre la biodiversité tout en la surexploitant hors de l’Union.
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