Demandons à la première banque fraçaise de tenir ses engagements contre déforestation en cessant toute relation commerciale avec les entreprises impliquées dans la déforestation de la Bolivie, dont Cargill.
En Bolivie, trois forêts tropicales en danger d’extinction
Juste derrière le Brésil, la Bolivie détient un triste record : celui de la plus grande surface de végétation défrichée ou brûlée chaque année. Dans ce pays, trois forêts tropicales risquent de disparaître bientôt : l’Amazonie, le Chiquitano et le Gran Chaco.
La déforestation s’accélère depuis 2012. Le gouvernement a effet décidé cette année-là de quadrupler les surfaces cultivées, pour "assurer la sécurité alimentaire du pays". Or les arbres ne sont pas coupés mais brûlés et les incendies s’étendent souvent bien au-delà des prévisions... Si bien qu’entre 2015 et 2023, la déforestation en Bolivie a augmenté de 351%. En 2024, environ 1,5 million d’hectares de forêts sont partis en fumée, ce qui équivaut à la surface de deux ou trois départements français.
Pour nourrir l’Europe, faut-il brûler la Bolivie ?
Si les forêts boliviennes partent en fumée, c’est essentiellement au profit de grandes plantations de soja et d’élevages de boeufs : ces deux productions énergivores et climaticides sont destinées à l’exportation, et non à nourrir la population. L’accord commercial conclu il y a un an (mais pas encore ratifié) entre l’Union européenne et les pays du Mercosur risque d’encourager la Bolivie à produire toujours plus de soja, pour l’exporter vers l’Europe !
Un danger pour la planète, mais avant tout pour les bolivien-ne-s !
Les terres défrichées ne sont pas cultivées pour nourrir la population mais pour produire du soja et de la viande de bœuf. En 2024, le gouvernement a d’ailleurs supprimé les quotas d’exportation pour ces deux productions.
Les peuples autochtones, qui dépendent de la forêt pour leur subsistance, sont particulièrement affectés par ce soutien inconditionnel à l’agro-industrie, qui prive aussi de nombreux·ses paysan·ne·s de leurs terres et d’un accès équitable à l’eau... sachant que la monoculture de soja, gourmande en pesticides, réduit la qualité de l’eau et des terres agricoles environnantes.
BNP Paribas peut et doit agir (...)