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Corinne Morel Darleux : « S’émerveiller du monde n’est pas une marque de faiblesse »
#democratie #ecosystemes #urgenceclimatique #resistances #alternatives
Article mis en ligne le 2 janvier 2024
dernière modification le 13 janvier 2024

Alternative, résistance et imaginaire : voilà les leviers chers à l’essayiste Corinne Morel-Darleux pour sortir du marasme. « Naviguer entre inquiétude et émerveillement permet de rester en mouvement » dit-elle dans cet entretien.

Corinne Morel Darleux a été longtemps conseillère régionale et est désormais, écrit-elle, « autrice, tendance romantique révolutionnaire ». On lui doit Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, et elle a publié récemment Alors nous irons trouver la beauté ailleurs, toujours aux éditions Libertalia.

Écoutez ce grand entretien directement ci-dessous ou sur une plateforme d’écoute de votre choix. (...)

Corinne Morel Darleux — On a eu des mobilisations incroyables : plus de deux millions de signatures pour l’Affaire du siècle, le mouvement contre la réforme des retraites, les Gilets jaunes, les mouvements contre les violences policières dans les quartiers populaires... Et tout se heurte à des pouvoirs publics qui se laissent de moins en moins percuter par ces rapports de force. Cela nous oblige à nous poser des questions stratégiques.

Comment expliquer la radicalisation des dominants qui poursuivent leur transformation du monde au moyen d’une répression de plus en plus forte, et affirment des valeurs d’extrême droite, de renfermement, de xénophobie ?

Il y a deux facteurs de cette radicalisation. Le premier est le passage à un stade néolibéral des États, qui ne se vivent plus comme les garants de la solidarité nationale mais comme des accompagnateurs de la croissance économique chargés d’apporter de la régulation qui bénéficie à des intérêts privés. C’est flagrant en France quand on regarde l’hôpital ou l’éducation, les deux choses qui m’inquiètent le plus en termes de délabrement des services publics.

Le deuxième facteur est qu’il y a des effets cliquet dans la dégradation de la démocratie. À chaque pas — vidéosurveillance, traçabilité numérique, législation antiterroriste, QR code — on franchit un cap et on ne revient jamais en arrière. Sur la question des nationalismes, c’est la même chose. D’où l’importance des mouvements de résistance. (...)