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Comment instaurer un minimum social pour tous les jeunes ?
#revenuminimum #RSA #chômage #jeunes
Article mis en ligne le 16 janvier 2024
dernière modification le 14 janvier 2024

La situation des jeunes n’est plus tenable. Il faut s’inspirer du modèle danois : adapter l’assurance chômage aux jeunes, élargir les bourses étudiantes, tout en permettant l’accès au revenu minimum. Ainsi, nous garantirons un minimum social pour chaque jeune. Les propositions de Tom Chevalier, chercheur en science politique.

Une limite d’âge d’au moins 25 ans existe en France pour accéder au revenu minimum (revenu de solidarité active - RSA) et c’est une situation quasi unique en Europe. Alors que les 18-24 ans sont les plus touchés par la pauvreté (23 % en 2018, contre 13 % pour l’ensemble de la population selon l’Insee, au seuil fixé à 60 % du niveau de vie médian), cette tranche d’âge est exclue de la principale prestation de lutte contre la pauvreté [1]. (...)

Cette limite d’âge à 25 ans reflète ce que l’on peut appeler une « familialisation » plus générale de la citoyenneté des jeunes en France. Ils sont vus comme des enfants, dépendants de leurs parents. Comme tels, ils ne peuvent demander en leur nom propre la prestation. Cette familialisation traverse l’ensemble de l’action publique en direction des jeunes, produisant un angle mort de l’État-providence : les jeunes adultes ne sont pas reconnus comme des citoyens à part entière (...)

Quand on aborde l’enjeu du soutien au revenu des jeunes chômeurs, il ne faut toutefois pas se cantonner au revenu minimum : il est nécessaire de le replacer dans un ensemble plus large d’aides publiques dont il faut apercevoir les complémentarités. Il faut notamment distinguer trois types de prestations potentielles : l’assurance chômage (dont les droits sont ouverts aux chômeurs qui ont déjà cotisé grâce à une présence préalable sur le marché du travail, ce qu’on appelle les « indemnités chômage »), l’assistance chômage (dont les droits sont ouverts aux chômeurs, mais dont le montant est forfaitaire, comme l’allocation de solidarité spécifique qui est versée aux chômeurs en fin de droits en France) et l’assistance sociale (prestation forfaitaire de dernier recours sous conditions de ressources, comme le RSA). Dans la mesure où les jeunes ont rarement cotisé avant de connaître le chômage, l’assurance chômage n’est généralement pas la prestation la plus importante pour eux. Pourtant, pour évaluer la couverture des jeunes chômeurs, il est nécessaire de prendre en compte ces trois prestations dans le même temps. (...)

RSA ou garantie jeunes ? (...)

Le modèle danois (...)