
Des exilés syriens qui souhaitaient déposer leur demande d’asile au centre d’accueil de Pournara, du côté européen de l’île, ont été refoulés par les autorités vers la zone tampon de Chypre, suscitant l’inquiétude du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). Ils ont rejoint un groupe de migrants déjà bloqué à cet endroit depuis plusieurs semaines.
La situation "préoccupe profondément" le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). Cinq migrants syriens ont été refoulés par les autorités du sud de l’île, alors qu’ils approchaient le centre de Pournara, structure d’accueil des demandeurs d’asile sur l’île.
"Lorsqu’ils ont été identifiés [par les autorités], ils ont été repoussés", précise le bureau du HCR à Nicosie, contacté par InfoMigrants. Ces personnes n’ont donc pas pu déposer leur demande de protection.
Pourtant "à partir du moment où une personne exprime le souhait de demander l’asile, elle devient un demandeur d’asile", précise le HCR. "[Elle] doit avoir accès à la procédure d’asile conformément aux dispositions du droit international, européen et national".
D’autres migrants, qui avaient été admis à l’hôpital pour y recevoir des soins conséquents à la chaleur, ont également été "renvoyés par la police dans la zone tampon, après leur sortie". Un enfant figure parmi eux, "hospitalisé pour problème médical grave". (...)
Deux exilés disparus
Il y a deux jours, ils étaient encore 31. Mais depuis, "trois se sont échappées de la zone" et "deux autres ont disparu". "Nous ne savons pas où ils se trouvent", s’inquiète l’agence de l’ONU.
Quatorze personnes originaires d’Iran, Afghanistan, Soudan et Cameroun, sont bloquées à Aglantzia. Les 12 autres sont situées un peu plus loin à l’ouest, à Akaki. Tous sont syriens. (...)
"Cette situation nécessite une action urgente. Comme nous l’avons souligné dans nos communications avec le gouvernement de la République de Chypre, garantir un accès effectif aux procédures d’asile et des conditions d’accueil adéquates est une obligation en vertu du droit international des réfugiés", a déclaré Philippe Leclerc, directeur régional du HCR pour l’Europe.
"La Commission européenne a également réitéré que la République de Chypre doit appliquer et faire respecter tous les aspects de l’acquis de l’UE. Celles-ci doivent être appliquées, […] y compris dans la zone tampon". (...)