
À l’image de François Ruffin, les compagnons de route du psychanalyste, accusé de violences sexuelles, apportent leur soutien aux femmes ayant témoigné. Mais à l’exception de certaines voix, essentiellement féminines, les réactions restent limitées. (...)
« Cette affaire m’a saisie en tant que femme, militante de gauche et amie de Gérard Miller et de sa famille, a déclaré Raquel Garrido sur France Info. Ce qui est difficile avec les violences sexistes et sexuelles, ce n’est pas de les dénoncer quand c’est chez les autres, mais quand c’est chez soi, car ça crée le conflit de loyauté. » « C’est plus difficile quand cela arrive au sein de votre famille politique. On ne va pas se voiler la face, c’est un silence un peu honteux aussi. On n’est pas fiers d’avoir ça chez nous », a confié au magazine Elle l’écologiste Sandrine Rousseau, qui avait reçu le soutien de Gérard Miller en 2021 et est amie avec sa fille.
Clémentine Autain, invitée dans « C à vous », a rebondi sur les déclarations de Sandrine Rousseau en abondant dans son sens : « Je connais Gérard Miller et son discours féministe. À un moment donné, on est abasourdi. » (...)
« Bon sang, est-ce seulement une affaire de femmes et de féministes ? s’est agacée il y a quelques jours Clémentine Autain sur son blog (...) Plusieurs élus Insoumis que nous avons contactés en conviennent. La répartition des tâches attribuant automatiquement aux femmes le rôle de réagir aux affaires de violences sexistes et sexuelles est problématique. (...)
L’affaire Miller montre encore une fois qu’il n’y a pas de stéréotype de l’agresseur. […] Ça peut être mon meilleur collègue, et c’est beaucoup plus dur alors
Pascale Martin, députée de La France insoumise (...)
Les violences sexistes et sexuelles ne sont pourtant ni de droite ni de gauche et n’épargnent aucun milieu. (...)
« Tout ce que nous traversons nous sert d’enseignement », confirme Jean-François Coulomme, le seul député Insoumis homme membre de la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes. (...)
En ce qui concerne l’affaire Gérard Miller en particulier, « le nombre de femmes qui parlent tend à montrer qu’il s’agit d’un comportement compulsif de la part d’une personnalité publique qui a vraisemblablement usé et abusé de l’ascendant qu’elle pouvait avoir sur de très jeunes filles », déclare-t-il. Son identification comme un « compagnon de route » de LFI ? « Cela nous fait beaucoup de peine, mais ça ne l’absout en rien de la gravité des actes qu’il aurait commis. La parole s’est largement déployée, c’est une très bonne chose », souligne-t-il.