
Les auditions des familles de victimes, d’un survivant et de gardes-côtes dans le cadre de la commission d’enquête publique britannique sur le naufrage du 24 novembre 2021 ont pris fin. Ces derniers jours ont permis de détailler davantage les manquements des secours français, mais aussi ceux des gardes-côtes britanniques, dans l’évènement à ce jour le plus meurtrier dans la Manche.
Après un mois d’audition, la commission d’enquête Cranston sur le naufrage du 24 novembre 2021 a pris fin jeudi 27 mars. Cette commission britannique, diffusée en live au grand public, a eu lieu en parallèle des procédures judiciaires françaises. Pour rappel, dans l’enquête pénale en France, sept militaires ont été mis en examen pour non-assistance à personne en danger. Onze passeurs présumés sont également poursuivis.
La prochaine étape consiste à préparer un rapport et des recommandations, qui seront soumis au secrétariat d’État aux transports britannique, initiateur de cette commission. (...)
Appel au secours renvoyé aux Britanniques
L’embarcation avait pris la mer initialement vers 22 heures. "Au bout d’une heure, on a vu un bateau français, qui venait de Calais. Le conducteur a dit : il n’y a pas de souci à se faire, ils sont là pour veiller, jusqu’à ce qu’on soit dans les eaux anglaises", a raconté le premier jour de la commission d’enquête l’un des deux seuls survivants du naufrage, Issa Mohamed Omar, Somalien de 31 ans. "Ce bateau nous a suivi pendant une heure, une heure et demie. Il braquait de la lumière sur nous, une lumière forte." (...)
Au bout de cette heure et demie, selon Issa, ce bateau a fait demi-tour. Alors que leur canot s’approche des eaux anglaises, c’est un patrouilleur de la Border Force, le Valiant, stationné au port de Douvres, qui est missionné à 1h30 pour aller l’assister, rappelle Le Monde.
"Les problèmes ont démarré peu après, vers 2h du matin, quand de l’eau a commencé à entrer dans le bateau", raconte Issa. C’est en effet à 1h48 que Mubin Rizghar Hussein, le fils de Reuzgar, appelle les secours français. L’appel est alors transféré aux secours anglais. Le jeune homme répète plusieurs fois, en anglais : "C’est fini, nous sommes finis, finis."
Un mayday non pris en compte (...)