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l’Humanité
Budget 2026 : partout en France, la mobilisation sociale pour dire non à la casse des services publics
#Macron #Lecornu #budget #servicesPublics #manifestations
Article mis en ligne le 3 décembre 2025

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé partout en France pour dénoncer le projet de loi de finances austéritaire pour 2026. Un moment crucial avant son arrivée en deuxième lecture à l’Assemblée.

Pas le moment de relâcher la pression. Mardi, 17 000 personnes ont défilé de la place de la Bourse, à Paris, vers celle de la République à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires. Alors que le budget de la Sécu arrive en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, avec 160 manifestations dans toute la France, les syndicats espèrent peser sur les débats décisifs à venir.

Pour Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, le message est clair : « Il faut imposer un changement de copie : supprimer le doublement des franchises médicales qui pourrait coûter 350 euros par an et par personne, supprimer cette catastrophe qu’est le gel des pensions et des prestations sociales, revenir sur la limitation des arrêts maladie à quinze jours… Nous avons obtenu l’enterrement de la réforme de l’assurance-chômage (en contrepartie de 400 millions d’euros d’économies à réaliser sur les ruptures conventionnelles et les contrats courts – NDLR), maintenant il faut retirer ces horreurs ! » (...)

Pour que chacun puisse interpeller son député sur ce projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) austéritaire, dans un contexte où son adoption dans l’Hémicycle s’annonce très incertaine, la CGT incite les citoyens à s’exprimer sur la plateforme alloparlement.fr. (...)

« Nous voulons un budget pour le pays, mais qui ne pèse pas sur les services publics et les associations », martèle Sophie Binet, proposant plutôt de piocher dans les 211 milliards d’euros d’aides aux entreprises et de taxer plus les revenus du patrimoine. (...)

Ces attaques ont visiblement fini par irriter certains patrons. Le matin même, la secrétaire générale de la CGT apprenait sa mise en examen après une plainte pour injure publique du lobby patronal Ethic, présidé par la très droitière Sophie de Menthon. « En disant ce que j’ai dit sur les patrons et les milliardaires, je n’ai fait que mon travail de syndicaliste », estime-t-elle (lire page 7). (...)

Des suppressions de postes d’ampleur dans la fonction publiques

Le PLFSS prévoit toujours 5 milliards d’euros d’économies sur les hôpitaux, qui se traduiront partout par de nouvelles suppressions de postes et de lits. Ce plan d’économies passe d’autant plus mal auprès des agents qu’en parallèle, le budget de l’armée, lui, n’a cessé de grimper, avec un bond de 6,7 milliards d’euros en 2026. « La réduction du déficit ne peut pas se faire sur le dos de l’école, des hôpitaux… Nous refusons ces mesures punitives. Cette journée d’actions n’est qu’une étape », prévient Caroline Chevé, secrétaire générale de la FSU.

Outre le gel du point d’indice, qui a entraîné une baisse de revenus de 23 % pour les fonctionnaires sur vingt ans, les 3 000 suppressions de postes à venir dans la fonction publique l’année prochaine ont provoqué la colère. Dans les finances publiques, 550 équivalents temps plein sont voués à disparaître. Une aberration pour Fred Barrois, du bureau de Solidaires 44 (Loire-Atlantique).

« On nous demande de lutter contre la fraude et de remplir les caisses de l’État mais nous n’avons jamais été aussi peu nombreux pour réaliser ce travail tandis que nos missions sont de plus en plus dématérialisées. À Nantes, neuf postes disparaîtraient. Au total, nous sommes 30 000 agents de moins dans le pays depuis 2007. »

Du côté de l’Afpa (l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes), 506 postes sont sur la sellette. L’écart entre le discours officiel et les coupes récurrentes sur l’opérateur exaspère (...)

Lire aussi :

 (Mediapart)
La journée de mobilisation contre « l’austérité budgétaire » a réuni les militants les plus convaincus

Les manifestations et les grèves à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires n’ont pas fait le plein mardi 2 décembre. Mais elles ont permis aux syndicats de dire leur inquiétude sur les discussions budgétaires qui abordent leur dernière ligne droite.

Mardi 2 décembre 2025, la CGT, appuyée par ses deux alliés FSU et Solidaires, appelait à une journée de mobilisation contre « l’austérité », au moment où le budget de la Sécurité sociale revient à l’Assemblée, après avoir été sévèrement retouché par le Sénat. Sans grande illusion quant à sa capacité de rassembler massivement, après trois journées de grève appelées par l’intersyndicale au complet depuis la rentrée, les 10 septembre, 18 septembre et 2 octobre. « La décrue est très probable », reconnaissait un dirigeant syndical quelques jours auparavant.

L’impact des grèves et des manifestations aura en effet été mineur, avec un trafic ferroviaire quasi normal, peu d’enseignant·es grévistes et des manifestations qui n’ont pas fait le plein. Mais les responsables des syndicats présent·es à la manifestation parisienne, partie de la place de la Bourse (IIe arrondissement), ont tout de même redit l’importance d’être là en cette fin d’automne, pour faire passer un message aux parlementaires et au gouvernement. (...)