
Malgré le recadrage du président de la République début mars, le ministre de l’Intérieur continue à vouloir jouer la carte du rapport de force sur le dossier algérien. Bruno Retailleau laisse désormais entendre qu’il pourrait démissionner en cas de renoncement.
Le ministre de l’Intérieur français continue à vouloir jouer la carte du bras de fer avec l’Algérie. Et dans ce rapport de force, Bruno Retailleau n’exclut pas de mettre sa démission sur la table. Questionné par nos confrères du Parisien sur le dossier algérien, il prévient : « Si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais », rapporte l’AFP ce samedi 15 mars. « Je ne suis pas là pour une place mais pour remplir une mission, celle de protéger les Français », ajoute celui qui est issu des rangs des Républicains.
Le refus de l’Algérie d’accepter ses ressortissants sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), dont l’auteur d’un attentat qui a fait un mort à Mulhouse le 22 février, a fini d’envenimer des relations déjà très dégradées entre les deux pays depuis la reconnaissance en juillet dernier par le président Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Remise en cause des accords de 1968 (...)
L’accord de 1968 donne un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d’emploi. S’il a déjà été révisé trois fois (la toute dernière en 2001) pour le rapprocher des dispositions du droit commun, la droite pousse pour abroger les dernières exceptions.
Fin février, le Premier ministre François Bayrou avait menacé de dénoncer cet accord si, dans un délai de six semaines, l’Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière. (...)
Emmanuel Macron avait désavoué début mars son Premier ministre et son ministre de l’Intérieur en défendant la stratégie de l’apaisement. Il s’était dit « favorable, non pas à dénoncer, mais à renégocier » l’accord.