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Belgique : la justice autorise les associations à saisir les comptes de l’État pour loger les demandeurs d’asile
#Belgique #exilés #migrants #hébergement
Article mis en ligne le 7 février 2024
dernière modification le 5 février 2024

La justice belge a autorisé fin janvier les associations à saisir les comptes de Fedasil, l’organisme étatique chargé de loger les demandeurs d’asile, à hauteur de près de trois millions d’euros. Cette somme correspond aux astreintes non payées par l’agence lors de précédentes condamnations. Fedasil a déposé un recours contre cette décision.

La cour d’appel de Bruxelles a donné raison aux associations. Dans sa décision du 23 janvier, le tribunal a autorisé les neufs ONG requérantes – parmi lesquelles Médecins du Monde, le Ciré ou encore la Ligue des droits humains – à saisir jusqu’à 2,9 millions d’euros sur les comptes de Fedasil, l’agence fédérale belge en charge de l’hébergement des demandeurs d’asile. (...)

Cette somme correspond aux astreintes imposées à Fedasil par les tribunaux ces trois dernières années. Depuis septembre 2021, l’organisme a en effet été condamné plus de 8 800 fois par la justice belge pour ne pas avoir hébergé des demandeurs d’asile, comme le droit international le prévoit. À défaut d’un toit, Fedasil était tenue de payer une astreinte pour chaque jour où un accueil n’était pas offert aux exilés. Mais l’agence, dépendante de l’État, n’a jamais versé le moindre centime.

Environ 3 000 demandeurs d’asile à la rue (...)

Les ONG veulent utiliser cet argent pour les "victimes de la crise de l’accueil". Les moyens seront répartis parmi les différentes associations ou citoyens qui aident les demandeurs d’asile à la rue, et permettront d’acheter des sacs de couchage ou de participer aux frais des distributions de repas. Des nuits d’hôtels pour les demandeurs d’asile sont également envisagées.

Actuellement, la situation est catastrophique dans le pays. Environ 3 000 demandeurs d’asile vivent sur les trottoirs belges, dont une grande majorité à Bruxelles, selon les associations. La plupart, des hommes palestiniens et afghans, doivent attendre six mois pour obtenir une place d’accueil. (...)

Depuis des années, les ONG affirment pourtant avoir la solution à cette "crise de l’accueil" : l’activation d’un plan de répartition obligatoire dans les communes belges. "Si chaque commune accueille cinq demandeurs, la crise serait réglée", insiste le Ciré.