
Famille, école et monde numérique : au sein de la jeunesse, ce sont les trois domaines où le sexisme s’enracine. Selon le dernier rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, la situation s’aggrave.
Consternant. De quelque côté qu’on l’aborde, le dernier État des lieux du sexisme en France, établi par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), brosse le tableau d’un pays farci de stéréotypes d’un autre âge. Où, pour être respectées, les femmes auraient tout intérêt à s’occuper du ménage, des enfants et de la cuisine, tandis que ces messieurs, chargés d’assurer la sécurité financière du foyer, seraient taillés pour de grandes carrières de scientifiques ou de patrons – sans compter qu’ils sont censés avoir davantage de partenaires sexuels. Et le plus troublant (le plus préoccupant), c’est que cette conception curieusement rance de la société serait fortement partagée par les 25-34 ans…
On se frotte les yeux. Est-ce bien de la France d’aujourd’hui dont on parle ? Le HCE, dont le rapport est publié ce lundi 22 janvier, assure en tout cas que les réflexes machistes, voire masculinistes, antichambre des violences sexuelles, s’enracinent et se renforcent au sein de la jeunesse. Il pointe trois vecteurs essentiels : la famille, qui consciemment ou pas, pose souvent les bases des inégalités de genre ; l’école, qui « fabrique du sexisme » – les garçons y occupent plus d’espace que les filles, sont plus encouragés à réussir, etc. ; sans oublier le monde numérique, gigantesque caisse de résonance des pires clichés en la matière. Et comme si tout cela ne suffisait pas, le constat général, déjà très négatif l’an dernier, s’est aggravé ces derniers mois. (...)