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Au Portugal, la crise du logement impacte aussi les migrants
#migrants #immigration #Portugal #logements
Article mis en ligne le 19 août 2024
dernière modification le 17 août 2024

Au Portugal, de nombreux migrants n’ont d’autres choix que de vivre sous des tentes alors qu’une crise du logement rend la plupart des locations disponibles inabordables. Dans le pays, les prix de l’immobilier ont augmenté de façon spectaculaire ces dernières années.

Selon l’agence de presse Reuters, les loyers à Lisbonne ont presque doublé depuis 2015, tandis que les prix de l’immobilier ont augmenté de 186 %.
Hausse du coût de la vie

Bien que les prix d’achat ou de location d’un bien immobilier ait augmenté de façon spectaculaire, le salaire moyen au Portugal reste l’un des plus bas en Europe de l’Ouest. (...) (...)

Le problème semble être double. Le Portugal souffre d’une part d’une pénurie chronique de logements abordables. Dans le même temps, le nombre d’étrangers ayant des revenus supérieurs aux locaux et aux migrants a récemment progressé.

Selon Reuters, certains étrangers ont été attirés par le fait que le Portugal accorde des droits de résidence à ceux qui achètent ou louent des biens immobiliers. Des allègements fiscaux sont également offerts par l’État, ce qui rend l’installation ou le travail au Portugal attrayant pour les citoyens de l’UE ainsi que pour les ressortissants de pays tiers, comme les États-Unis.

Parallèlement à cette situation, le Portugal a connu un essor touristique impressionnant, si bien qu’un grand nombre de biens immobiliers ont été transformés en locations de vacances à court terme, accentuent la pression sur le marché de l’immobilier. (...)

La crise du logement touche de nombreux pans de la société portugaise. Mais les migrants, qui occupent souvent des emplois précaires et mal rémunérés, font partie des plus vulnérables, selon l’Observatoire des migrations (OM).
Augmentation de la population immigrée au Portugal

En 2023, plus d’un million d’étrangers vivaient au Portugal, soit plus du double par rapport à 2018.

Les ressortissants brésiliens comme Andreia Costa constituent la plus grande communauté de migrants, et ayant langue commune avec les Portugais. Mais de plus en plus de migrants venus d’Asie du Sud-Est arrivent également dans le pays pour y trouver du travail dans l’agriculture, l’hôtellerie, la livraison ou en tant que chauffeurs pour des entreprises comme Uber. (...)

La chercheuse Simone Tulumello, spécialiste du marché de l’immobilier, explique que l’immigration au Portugal est constituée "de migrants qu’on estime pauvres et d’une migration d’investisseurs soi-disant riches, de retraités et de professionnels très qualifiés".

Le modèle de développement du Portugal, "fortement axé sur l’immobilier et le tourisme, est à l’origine de cette explosion des prix de l’immobilier, ce qui a un impact sur tout le monde", constate-t-elle.
Nouvelle politique migratoire

En plus de devoir payer des loyers élevés, Marina Carreiras, chercheuse au Migration Research Hub, financé par l’Union européenne, rappelle que les migrants sont souvent victimes de discrimination lors de leur recherche d’un logement et qu’ils disposent de peu d’informations sur les aides disponibles. (...)

Les données de l’OM ont également révélé que 19 % des ressortissants de pays extérieurs à l’UE vivent dans des "logements surpeuplés", contre environ 8 % des Portugais. Les Népalais et les Bangladais sont particulièrement touchés, selon l’OM.

"Pour avoir un toit au dessus de leur tête, les étrangers à faibles revenus doivent vivre dans des conditions de surpeuplement", explique Catarina Reis de Oliveira, directrice de l’OM, précisant que beaucoup louaient des lits pour simplement pouvoir se reposer quelques heures dans la journée.

La situation des migrants ne s’est pas améliorée avec l’arrivée au pouvoir en mars de l’actuel gouvernement de centre-droit.Les données de l’OM ont également révélé que 19 % des ressortissants de pays extérieurs à l’UE vivent dans des "logements surpeuplés", contre environ 8 % des Portugais. Les Népalais et les Bangladais sont particulièrement touchés, selon l’OM.

"Pour avoir un toit au dessus de leur tête, les étrangers à faibles revenus doivent vivre dans des conditions de surpeuplement", explique Catarina Reis de Oliveira, directrice de l’OM, précisant que beaucoup louaient des lits pour simplement pouvoir se reposer quelques heures dans la journée.

La situation des migrants ne s’est pas améliorée avec l’arrivée au pouvoir en mars de l’actuel gouvernement de centre-droit. (...)