
Le transport ferroviaire de marchandises au Canada, capital pour l’économie nord-américaine, va reprendre après quelques heures d’interruption en raison d’un conflit social sans précédent, qui a poussé le gouvernement fédéral à intervenir.
L’économie passera avant les syndicats, cette semaine au Canada. Interrompus quelques heures du fait d’un important conflit social, les trains de marchandises au Canada ont finalement été remis sur les rails par les autorités fédérales. (...)
Dans ce contexte de blocage, des entreprises, les chambres de commerce et plusieurs Premiers ministres provinciaux sont rapidement montés au créneau pour demander au gouvernement de Justin Trudeau d’intervenir. (...)
Inédit au pays de l’érable
Les entreprises – la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) – et le syndicat Teamsters se sont rejetés mutuellement la responsabilité de l’arrêt de travail après des mois de négociations infructueuses.
En imposant un arbitrage, le gouvernement canadien permet la reprise du trafic, interrompu depuis 00 h 01 (05 h 01 GMT). Et les différentes parties vont reprendre les discussions pour une nouvelle convention sous l’égide du Conseil canadien des relations industrielles.
Le différend porte sur les conditions de travail, notamment les redéploiements de personnels, la sécurité et le temps de travail des salariés.
C’est la première fois que le Canada est confronté à des arrêts de travail simultanés dans les deux grandes entreprises de fret, qui transportent quotidiennement des marchandises d’une valeur estimée à un milliard de dollars canadiens (661 millions d’euros).
Pour David Gray, professeur en science économique à l’Université d’Ottawa, le pays pourrait en effet composer sans trop de conséquences avec l’arrêt du transport de marchandises par train "quelques jours", voire une semaine mais pas davantage.