
Lancée par plusieurs syndicats, la grève générale s’annonce suivie jeudi en Argentine, avec notamment une grande partie des transports en commun de Buenos Aires à l’arrêt. La mobilisation vise à dénoncer le programme d’austérité du président ultralibéral Javier Milei, au pouvoir depuis cinq mois. Ses organisateurs espèrent qu’elle sera plus suivie que le 24 janvier, une première grève générale se soldant alors par un semi-échec.
Ni trains, ni bus, ni métro durant 24 heures : (...) . Et les liaisons avec les provinces argentines s’annoncent également difficiles étant donné que 400 vols environ seront annulés, affectant 70 000 passagers, selon l’Association latino-américaine du transport aérien.
Pour la seconde grève générale depuis le début du mandat de Javier Milei, la rue en Argentine hausse le ton, jeudi 9 mai, face au programme d’austérité du président ultralibéral.
La grève "contre un ajustement brutal, en défense du droit du travail, syndical, et à un salaire digne", lancée par plusieurs syndicats dont la puissante CGT péroniste, s’annonce suivie. (...)
L’impact politique pourtant, pourrait être moindre que les grandes marches pour la défense de l’université du 24 avril (un million de manifestants à travers le pays), plus forte mobilisation hostile à Milei à ce jour, et "une leçon pour lui : la première fois qu’il a heurté un mur dans l’opinion publique, car ce qui était en jeu était un bien collectif, transversal", estime le politologue Gabriel Vommaro.
Des réformes dérégulatrices adoptées
De fait, malgré une légère inflexion en avril, plusieurs sondages récents voient Javier Milei osciller entre 45 et 50 % d’image positive – il avait été élu avec 56 %. Une forme de stabilité spectaculaire pour un gouvernant qui a infligé en peu de mois, entre dévaluation, prix libérés, dépenses et aides publiques "tronçonnées", "l’ajustement le plus grand de l’histoire de l’humanité", comme l’anarcho-capitaliste aime à rappeler. (...)
l’adoption fin avril (du moins à la Chambre basse) de son train de réformes dérégulatrices - un projet amendé, rétréci, raboté - est "importante" : elle montre un Milei "plus flexible dans la pratique, assouplissant l’idéologie", et qui "peut articuler une coalition pour gouverner, malgré sa faible force" de 37 députés sur 257. (...)
Au-delà de la grève, qui semble vouée à n’infléchir en rien la politique suivie, difficile de prédire qui, d’une reprise ou du ras-le-bol, se fera sentir le premier.