
Le concepteur de l’iPhone a accepté de payer 95 millions de dollars pour sceller une action en justice. Des Américains accusaient l’entreprise d’avoir laissé Siri enregistrer des conversations privées sans leur consentement et de les avoir partagées à des tiers. Elle ne reconnait pas cependant que ces messages ont été utilisés pour des publicités ciblées.
Cette affaire a commencé après la publication en juillet 2019 d’un article du Guardian révélant que des sous-traitants d’Apple « entendaient régulièrement des détails confidentiels » via des enregistrements effectués par Siri. Le journal britannique expliquait que certaines entreprises qui travaillaient avec Apple pouvaient entendre « régulièrement » des informations médicales confidentielles, des deals de drogue et des enregistrements de couples en train de faire l’amour dans le cadre de leur travail de contrôle de qualité ou de classification qu’ils effectuaient pour Siri.
Le Guardian faisait remarquer qu’Apple ne mentionnait pas explicitement dans sa politique de confidentialité qu’une petite proportion d’enregistrement de Siri était transmise à des sous-traitants pour évaluer les réponses de l’assistant vocal. « Apple précise que ces données "sont utilisées pour aider Siri et la dictée … à mieux vous comprendre et à reconnaître ce que vous dites" », expliquait le journal.
L’entreprise avait répondu : « Une petite partie des demandes de Siri est analysée pour améliorer Siri et la dictée. Les demandes des utilisateurs ne sont pas associées à leur identifiant Apple. Les réponses Siri sont analysées dans des installations sécurisées et tous les examinateurs sont tenus de respecter les exigences strictes d’Apple en matière de confidentialité ».
Mais un lanceur d’alerte y pointait aussi « la fréquence à laquelle les activations accidentelles [recueillaient] des informations personnelles extrêmement sensibles » lorsque Siri entendait par erreur sa phrase de réveil « Hey Siri », notamment sur les Apple Watch.
S’appuyant sur cette enquête du journal britannique, des citoyens américains ont porté une action de groupe (« class action ») devant la justice américaine [PDF] la même année, accusant Apple de les enregistrer sans leur consentement. (...)