
Les conducteurs de locomotive allemands triomphent sur les salaires et la réduction du temps de travail à la suite d’un conflit qui fera date au sein de la compagnie publique des chemins de fer.
Après cinq mois de lutte et de multiples mouvements de grève très suivis qui ont quasiment paralysé tout le trafic ferroviaire, les conducteurs de locomotive allemands et leur syndicat GDL ont gagné sur quasiment tous les fronts, ce 25 mars au soir. Ils ont obtenu une sensible hausse de leurs rémunérations, associée à une baisse du temps de travail, qui doit être ramené progressivement à 35 heures d’ici à 2029.
La question des salaires a pris une dimension très importante chez les cheminots dont les revenus réels ont nettement diminué dans un pays touché par un niveau d’inflation parmi les plus élevés en Europe. (...)
Le chef du syndicat GDL, Claus Weselsky, s’est réjoui d’une négociation où les cheminots ont réalisé une « percée historique », s’imposant « pratiquement sur tous les plans ». Il soulignait l’importance de l’accord sur la réduction progressive du temps de travail en particulier pour les travailleurs qui fonctionnent en équipes réparties en 3 x 8. (...)
Face à la détermination des cheminots, la direction de la Deutsche Bahn s’est arc-boutée jusqu’au bout. Ce blocage a été relayé au plan politique par le lancement d’un débat sur l’opportunité d’imposer « un service minimum dans le transport ferroviaire » à droite, mais aussi au sein de la coalition au pouvoir. (...)
le secrétaire général du parti libéral (FDP) est allé jusqu’à envisager l’introduction d’une « limitation du droit de grève dans les chemins de fer ». Le succès des conducteurs de locomotive allemands n’en prend qu’une dimension encore plus retentissante.