
« ALERTE sur la santé sexuelle en Drôme »
En ce début d’année, le Conseil Départemental de la Drôme a décidé unilatéralement de fermer ses 7 centres de santé sexuelle (CSS) et de diminuer les subventions au Planning familial et aux CSS des hôpitaux.
À l’heure où nous fêtons les 50 ans de la loi Veil et un an après l’inscription de l’IVG dans la constitution, nous ne comprenons pas une telle décision concernant des questions aussi importantes que la prévention, la lutte contre les violences et la santé sexuelle des Drômois·es.
Ces décisions ont comme conséquences :
● une régression de l’accès aux droits et aux soins en santé sexuelle pour tous·tes les Drômois·es en divisant de près de 40 % le nombre de lieux d’accès aux soins et de prévention et en supprimant des centaines de consultations médicales chaque semaine.
● un impact auprès des Drômois et Drômoises en termes d’éducation à la vie affective et sexuelle : ce sont en effet des centaines d’heures d’animations en écoles, collèges, lycées ou Maisons Familiales et Rurales qui vont devoir être annulées. Nous rappelons que la loi de 2001 prévoit 3 séances par élève et par an, de la maternelle à la terminale. Nous en sommes déjà bien loin, et réduire les financements contribuera à s’éloigner encore plus des objectifs rendus obligatoires par cette même loi.
● un recul de la prévention des violences sexistes/sexuelles/conjugales et de la prise en charge des personnes victimes. L’éducation à la vie affective et sexuelle est en effet reconnue comme étant un facteur de prévention essentiel des violences sexistes et sexuelles. Les centres de santé sexuelle sont quant à eux des lieux ressources et d’accompagnement incontournables des victimes des violences[1] . Sachant que l’enjeu est d’autant plus important sur nos territoires, car selon le rapport « Femmes et ruralités : en finir avec les zones blanches de l’égalité » de la délégation aux droits des femmes du Sénat[2], près de 50 % des féminicides ont lieu en milieu rural.
L’éducation à la vie affective et sexuelle et les permanences de santé sexuelle sont des espaces essentiels afin de donner la possibilité à chaque personne de vivre une sexualité épanouie, à l’abri des grossesses non prévues, des infections sexuellement transmissibles et dans l’anonymat pour celleux qui le souhaitent[3].
Les droits sexuels et reproductifs et la santé publique ne sauraient être considérés comme des variables d’ajustement budgétaire. Nous vous alertons donc, partenaires, usager·ères et adhérent·es du Planning familial 26, sur la situation plus qu’inquiétante dans laquelle nous plonge le désengagement du Conseil Départemental.
« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » Simone de Beauvoir