
Des milliers de personnes ont manifesté samedi 1er juin à Paris dans un même cortège pour saluer la mémoire du militant antifasciste Clément Méric, tué par l’extrême droite, et soutenir les peuples palestinien et kanakDes milliers de personnes ont manifesté samedi 1er juin à Paris dans un même cortège pour saluer la mémoire du militant antifasciste Clément Méric, tué par l’extrême droite, et soutenir les peuples palestinien et kanak
Chaque année début juin, des centaines de personnes défilent à Paris aux cris de « Clément, Clément antifa » et autres « Siamo tutti antifascisti », en mémoire du jeune étudiant et militant antifasciste Clément Méric, tué par des skinheads le 5 juin 2013. Les manifestant·es appellent à « continuer le combat » à l’heure où l’extrême droite, groupusculaire comme partisane, prospère dangereusement.

Elles et ils font aussi souvent converger d’autres luttes dans leur cortège. Cette année n’y a pas dérogé. Samedi 1er juin à Paris, deux causes en particulier, en plus de celles qui s’imposent habituellement (les victimes de violences policières, le Rojava, etc.), ont animé les milliers de manifestant·es qui se sont élancés de la place de la République, en dépit d’une pluie battante : la Palestine et la Nouvelle-Calédonie. (...)

Depuis le bombardement par Israël d’un camp de réfugié·es à Rafah le 26 mai, les rassemblements se multiplient chaque jour en France, notamment dans la capitale. Le jour même de la manifestation, Israël a continué à bombarder intensément Rafah, alors que la veille le président américain Joe Biden avait présenté une feuille de route israélienne, censée aboutir à un cessez-le-feu avec le Hamas. (...)
« Je vois des jeunes que je n’ai jamais vus en manif. On est plus de deux cents à manifester au Mans en soutien aux Palestiniens, ce qui est énorme vu la taille de notre ville. Pour donner un ordre d’idée, on était une quarantaine en moyenne lors des manifestations contre la loi immigration. »
(...)
« C’est mal vu en France d’être un soutien des Palestiniens, ça peut te créer beaucoup de problèmes », assure Sarah. Elle et son amie viennent des Hauts-de-Seine et tenaient à « marquer le coup » après les images des tueries à Gaza. « Depuis huit mois, la population de Gaza se fait massacrer. On voit, tous, les images et il ne se passe rien », s’indigne Anita. Elle espère que les Gazaoui·es voient « le soutien populaire massif à travers le monde envers eux ». « Je veux leur dire : les gouvernements vous ont abandonnés, pas les peuples », lance-t-elle.
(...)
« La pression, ça marche », se réjouit un manifestant, enroulé dans un keffieh, en citant la décision des autorités françaises d’annuler, vendredi 31 mai, la participation des industriels israéliens au salon de défense Eurosatory qui ouvrira ses portes le 17 juin.
Depuis des semaines, une centaine d’organisations réunies sous l’appel « Aucune arme israélienne à Eurosatory 2024 ! » se mobilisaient dans cette optique. « La France commence à avoir peur d’être accusée de complicité de crimes contre l’humanité », analyse le jeune homme, en rappelant la demande du procureur de la Cour pénale internationale de voir délivrer des mandats d’arrêt contre le premier ministre et le ministre de la défense israéliens.