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À Loon-Plage dans le nord de la France, les migrants toujours en quête d’un digne accès à l’eau
#migrants #Manche #immigration #eau #Help4Dunkerque
Article mis en ligne le 16 mars 2024

Malgré la création d’un point fixe d’eau courante et le passage remarqué d’un camion-douche cet hiver, les dispositifs d’hygiène manquent cruellement aux 600 hommes, femmes et enfants qui survivent dans des camps de fortune à Loon-Plage (Nord), sans douches ni toilettes. Reportage.

Leurs campements au sol boueux, voire inondé suite à un hiver très humide, se trouvent coincé en pleine friche industrielle, à plusieurs kilomètres d’un accès à des douches ou à de véritables toilettes. Aucun point d’eau courante ne s’y trouvait depuis deux ans, jusqu’à l’implantation d’un robinet fixe sorti de terre le 20 décembre dernier.

Dans ce contexte de précarité extrême, l’arrivée à la mi-février d’un camion-douche construit par l’association Help4Dunkerque a marqué les esprits - et les corps - des migrants. Il n’a fonctionné que six jours en deux semaines, mais a permis d’offrir "environ 75 douches quotidiennes" à autant de personnes, compte Jessica, co-responsable de ce programme au sein du collectif, qui agit chaque hiver. "En retour, il y a toujours d’immenses sourires et de grands mercis", souffle-t-elle.

Pas d’eau courante durant deux ans

Son retour engendre donc beaucoup d’impatience. Croisé sur une lande déserte entre deux camps sauvages, Azad*, originaire du Moyen-Orient, garde son sourire, même s’il ne s’est pas douché depuis "huit jours".

L’équipe d’Help4Dunkerque est repartie le 29 février, emportant avec elle les bénévoles qui assuraient le fonctionnement du camion. Le véhicule, lui, est resté. "D’autres associations souhaitent le reprendre, mais toutes manquent de bras. Or, il faut trois personnes au minimum pour le faire tourner", détaille Jessica. (...)

"La mise en pause forcée de ce dispositif montre les limites des associations, qui sont obligées de se substituer à des instances étatiques pour répondre aux besoins fondamentaux des personnes exilées", résume Diane Leon, coordinatrice de l’antenne de Médecins du monde sur le littoral, qui rappelle l’existence de lois engageant l’État et les collectivités à octroyer à toute personne un accès à l’eau proche et suffisant pour ses besoins fondamentaux. (...)