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À la rencontre de la mésange bleue, l’oiseau qui fait chanter l’A69
#mesangebleue #A69
Article mis en ligne le 14 avril 2024
dernière modification le 12 avril 2024

La mésange bleue a fait parler d’elle en interrompant les travaux de l’A69 entre Toulouse et Castres. Une nidification a été observée dans un bois sur le tracé de l’autoroute où étaient perchés des militants opposés au projet, appelés les écureuils. L’occasion d’en savoir plus sur cet oiseau, qui, à l’instar de ces opposants, « ne se laisse pas faire » comme l’explique Jeremy Dupuy de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et responsable du projet « Oiseaux de France ». Une interview de notre rubrique À la rencontre du Vivant pour mieux connaître cet oiseau emblématique qu’il est possible d’observer partout en France métropolitaine.

Quelles sont les caractéristiques de la mésange bleue ?

La mésange bleue appartient au groupe des passériformes, un groupe d’oiseaux dont la particularité est qu’ils ont un organe vocal développé pour pouvoir chanter. C’est pour cette raison qu’on les qualifie d’oiseaux chanteurs, même si des espèces qui n’appartiennent pas à ce groupe chantent également.

C’est l’une des espèces les plus communes d’oiseaux qu’il y a chez nous. On la retrouve de l’Afrique du Nord jusqu’au fin fond de la Sibérie. Elle est présente partout en France sur le territoire national métropolitain, aussi bien dans les zones rurales que dans les zones urbaines. On la retrouve aussi beaucoup en forêts de basses altitudes ou de montagnes. (...)

Les mésanges bleues et les mésanges en général sont des oiseaux plutôt insectivores, surtout au printemps et en été pendant la période de reproduction. Beaucoup d’oiseaux, lorsqu’ils vont élever les jeunes, vont les nourrir avec des protéines animales c’est à dire essentiellement avec des insectes.

« La mésange bleue est un allié très important du jardinier »

La mésange bleue est alors un allié très important du jardinier parce qu’elle va consommer beaucoup de chenilles de papillons ou de pyrales du buis qui peuvent être des ravageurs de cultures. (...)

L’hiver, comme les insectes se raréfient, certains oiseaux changent de régime alimentaire et basculent plutôt sur des graines. Cela explique aussi en partie pourquoi les mésanges bleues sont très friandes des mangeoires où les personnes vont déposer des graines de tournesol ou des boules de graisse. (...)

La mésange bleue est une espèce protégée. Ce statut a permis de suspendre les travaux de l’autoroute A69 qui étaient en cours parce qu’une nidification a été observée. Bien qu’elle soit commune, elle est donc menacée et nécessite certaines mesures de protection. (...)

Les travaux de l’A69 sont en pause jusqu’au 1er septembre effectivement. Est-ce que ce projet d’autoroute, à terme, peut nuire à l’espèce ?

La construction d’autoroute entraine la perte directe d’habitat. On va remplacer de l’habitat favorable par du bitume, de la pollution et de la circulation qui augmente le risque de collision. Or, on sait que la collision routière est un facteur important de mortalité chez les oiseaux. (...)

il est clair qu’aujourd’hui l’urbanisation et l’artificialisation de l’environnement lorsqu’on construit une zone industrielle, des parkings, des lotissements, … : tout ça, c’est de la perte directe d’habitat. Des boisements, des haies, des champs se retrouvent du jour au lendemain avec du bitume et des voitures ce qui affecte fortement les espèces vivant dans ces milieux-là. Et l’agriculture, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui avec cette forte utilisation de produits phytosanitaires ou d’insecticides, a tendance à faire diminuer les populations d’insectes.

On s’aperçoit que même les espèces plutôt bien adaptées aux conditions actuelles, ces fameuses espèces généralistes, pâtissent aussi finalement de ce phénomène-là. La disparition d’insectes ne touche pas uniquement les espèces qui sont spécialisées des milieux agricoles.

Comment aménager son jardin ou son balcon pour les protéger ?

La pose de nichoirs peut être vraiment intéressante (...)

Et puis il y a le fait de recréer de la biodiversité dans son jardin (...)

De plus, lorsqu’on commence à nourrir les oiseaux en hiver, il faut le faire tout au long de la saison. Les oiseaux ont tendance à stationner sur le secteur et s’il n’y a plus de nourriture pendant quelques jours, ils peuvent rencontrer des difficultés à s’alimenter. En effet, ils vont attendre qu’il y ait de quoi manger sur le site. Or, les périodes hivernales sont assez sensibles pour ces oiseaux parce qu’ils ont besoin de s’alimenter tous les jours, ils n’ont pas trop les moyens de passer de longs moments sans se nourrir. (...)