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Le Monde
A l’école primaire, « le resserrement sur les apprentissages dits fondamentaux signifie une réduction de l’ambition scolaire »
#educationnationale #ecoleprimaire
Article mis en ligne le 23 novembre 2023
dernière modification le 22 novembre 2023

Dans une tribune au « Monde », un collectif composé de responsables du syndicat majoritaire du primaire Snuipp-FSU et d’une cinquantaine de personnalités de l’éducation explique pourquoi centrer les politiques éducatives sur la maîtrise des savoirs fondamentaux ne permet pas de construire une culture commune à la hauteur des enjeux démocratiques.

Permettre à toutes et tous d’acquérir une culture commune offrant les outils pour penser et transformer le monde afin de répondre aux enjeux écologiques et sociaux : telle est l’ambition qu’une démocratie devrait assigner à l’école. La période que nous vivons, marquée par l’intrication des crises climatique, sanitaire, sociale et politique, des tensions et conflits internationaux, montre à quel point la maîtrise de savoirs complexes est indispensable pour agir en citoyenne et citoyen éclairé et émancipé.

À rebours de cette ambition, la politique éducative déployée lors du quinquennat précédent a érigé le « lire, écrire, compter, respecter autrui » comme seul horizon de l’école primaire. Ce resserrement sur les apprentissages dits « fondamentaux » signifie une réduction de l’ambition scolaire, réduisant la place de pans entiers de savoirs pourtant indispensables à la réussite scolaire et à la compréhension du monde. À cela s’ajoute la focale mise sur un apprentissage technique des compétences les plus instrumentales de ces disciplines jugées fondamentales, au détriment d’autres compétences de plus haut niveau et de l’exigence d’un accès de tous les élèves aux savoirs complexes et au sens des apprentissages. Loin de réduire le caractère inégalitaire de notre système scolaire, cette politique éducative l’a, au contraire, renforcé en pénalisant en premier les élèves des classes populaires.

Système déjà éprouvé (...)

Une fois de plus, c’est dans l’urgence que l’avenir de l’école et des élèves se décide. Alors que l’école a besoin de stabilité et de temps long, une nouvelle révision des programmes et une remise en cause de l’organisation de l’école en cycles sont annoncées. (...)

Or, nous le savons, une réforme ne peut aboutir que si elle rencontre l’adhésion des personnels. Qui peut croire qu’une consultation numérique leur permettra d’être associés et de témoigner de leur expertise professionnelle ?s. (...)

Laurence De Cock
@laurencedecock1 chez mamot.fr
Signataire de cette tribune :
"La profession enseignante n’a donc que faire des injonctions d’un ministre, basées sur des convictions stéréotypées qui entretiennent la vision nostalgique et passéiste d’une école qui réalisait le tri social à l’issue de la scolarité primaire."