
Le Réseau éducation sans frontière 33 soutient la mobilisation de parents d’élèves et d’enseignants pour les familles sans logement, et dont les enfants sont scolarisés dans la métropole bordelaise. Une audience à la préfecture va être demandée.
L’alerte n’est malheureusement pas nouvelle. Depuis plusieurs mois, des parents d’élèves et des enseignants se mobilisent à Bordeaux et dans la métropole face à la situation d’enfants scolarisés qui dorment à la rue ou en squat.
Ce jeudi 6 juin, le Réseau éducation sans frontière 33 (RESF), qui soutient la mobilisation, a organisé un rassemblement devant l’école Anatole-France, place du Colonel-Raynal. Des « dizaines » d’autres écoles, selon l’association, ont également déployé des banderoles pour alerter sur le quotidien incertain de centaines d’enfants.
« Ça ne s’arrête pas »
« Comment peut-on parler de respect du droit des enfants quand certains dorment dans des voitures ? », interpelle Gérard Clabé, membre de RESF 33 :
« Les enfants et les parents ont besoin d’un toit, c’est un droit humain fondamental. Tous les jours, des familles appellent le 115. On ne leur répond pas ou on leur dit de rappeler le lendemain. L’État a l’obligation d’assurer l’hébergement inconditionnel pour des familles avec ou sans titres de séjour. Or, ce droit n’est pas respecté. »
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Ce jeudi, lors du rassemblement, une parent d’élèves de l’école Nuyens, dans le quartier de la Bastide, a tenu à apporter son témoignage :
« Nous avons deux familles dans une situation difficile. On s’organise avec les autres parents, c’est du bricolage. L’une des ces familles vient de Mauritanie. Elle est venue en France pour protéger leur fille de l’excision. Cette famille est en procédure de recours pour obtenir des papiers. En attendant, elle passe d’auberges de jeunesse en hôtels. Nous avons lancé une cagnotte, sachant qu’une nuit en auberge coûte 150 euros. » (...)
À Bordeaux, RESF 33 va demander une audience à la préfecture. Le syndicat FSU se joint à la demande. Pour sa co-secrétaire départementale, Laurence Laborde, l’heure est à la « colère » (...)
Lors de la dernière Nuit de la solidarité, la Ville de Bordeaux et les services de l’État ont recensé 202 enfants à la rue et dans les bidonvilles