
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé samedi la mort de neuf enfants d’un couple de médecins palestiniens tués dans un raid aérien israélien dans le sud du territoire assiégé et dévasté par la guerre. Plus tôt, elle avait annoncé qu’au moins 15 personnes, dont des enfants, avaient péri dans de nouveaux bombardements.
L’armée israélienne a indiqué à l’AFP qu’un de ses aéronefs avait "frappé plusieurs individus soupçonnés d’opérer depuis une structure adjacente" à des soldats dans cette zone. "L’affirmation concernant les dommages causés à des civils non impliqués est en cours d’examen", a-t-elle ajouté.
Israël a intensifié à la mi-mai sa campagne aérienne et terrestre dans la bande de Gaza dans le but affiché d’anéantir le Hamas, de prendre le contrôle du territoire palestinien et de libérer les otages israéliens qui y sont retenus. (...)
Mahmoud Bassal a précisé que le Dr Hamdi al-Najjar et leur dixième enfant, Adam, étaient tous deux "grièvement" blessés. Selon l’hôpital al-Nasser de Khan Younès, le seul enfant survivant de la fratrie est âgé de 10 ans.
Cibles terroristes"
Mounir Albourche, directeur général du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la la bande de Gaza, a déclaré sur X que la frappe s’était produite peu après que le mari de Mme Najjar, le docteur Hamdi Al-Najjar, l’avait amenée à son travail.
"Quelques minutes à peine après son retour, un missile a frappé leur maison", a-t-il relaté, ajoutant que le médecin était "actuellement en soins intensifs". (...)
Israël assiège la bande de Gaza depuis le début de la guerre et interdit l’accès du territoire aux journalistes venant de l’extérieur. (...)
Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, sont au point mort.
"Ma fille demande du pain"
Face à une indignation croissante à l’international sur l’interdiction par Israël de l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza depuis le 2 mars, Israël a commencé à laisser passer l’aide lundi, au compte-gouttes.
Les camions autorisés par Israël ne représentent "qu’une pincée d’aide alors qu’un déluge est nécessaire", a dit Antonio Guterres, le patron de l’ONU.
Samedi, la municipalité de Gaza-ville a lancé un appel à l’aide pour la réparation et la réhabilitation "des installations d’eau détruites", faisant état "d’une crise majeure de l’eau" à l’approche de l’été.
"Je lance un appel au monde pour qu’il nous aide. Nous avons besoin d’eau potable et de la nourriture. Ma fille demande du pain depuis ce matin et nous n’avons rien à lui donner", affirme Nady Nasrallah, une déplacée à Gaza-ville (nord). (...)
Plus de 53 901 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués à Gaza par la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Video (2’02) : Gaza : escalade des bombardements israéliens intenses et continus
La bande de Gaza continue de subir des bombardements israéliens d’une intensité soutenue. Les zones densément peuplées, déjà fragilisées par des mois de conflit et un blocus strict, sont particulièrement touchées. Les habitants vivent dans une situation d’urgence permanente, entre pénuries, déplacements forcés et crainte constante de nouvelles attaques. Malgré les appels internationaux à une désescalade, les hostilités se poursuivent sans relâche, aggravant une crise humanitaire déjà dramatique.