Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Actu-fr
Yvelines. Six enfants, six années en enfer sous les coups de leurs parents
#enfantsmaltraités #servicessociaux
Article mis en ligne le 11 octobre 2022
dernière modification le 10 octobre 2022

Ce vendredi 7 octobre 2022, un couple, originaire d’Élancourt (Yvelines), a été jugé pour de graves maltraitances sur leurs six enfants. Pendant près de six ans.

Ce vendredi 7 octobre 2022, un couple originaire d’Élancourt (Yvelines), a comparu devant le tribunal correctionnel de Versailles.

Lui a 41 ans. Elle en a 48. Tous les deux étaient renvoyés pour avoir maltraité toute la fratrie. Le plus jeune avait 8 ans ; la plus âgée 18 ans.

Alcool, colères, violences. Voici le triste quotidien des années 2014, 2015, 2016, 2018, 2019, 2020. Une litanie de plus de 2000 jours…

10 coups de couteau dans la porte

La première alerte a été lancée en novembre 2018. Ivre, Peggy s’énerve contre son mari Philippe. Lui est réfugié dans sa chambre avec les enfants. Elle met 10 coups de couteau dans la porte.

En juin 2019, une aide éducative à domicile est enclenchée.

Décembre 2021, la cellule de recueil des informations préoccupantes alerte le procureur de la République.

Trois mois plus tard, l’aînée va déposer plainte contre ses parents.
À coups de spatule, surnommée La justicière

Aux policiers, elle raconte des violences quotidiennes, des coups de ceinture, de martinet, de spatule ; instrument surnommé La justicière.

Les fonctionnaires s’inquiètent encore plus lorsqu’elle indique que sa mère encourage son mari à taper plus fort. Mais pas trop. « S’il y a des marques, elle va nous attirer des emmerdes », lâche Peggy presque systématiquement.

Au rang des humiliations, le procès-verbal relève des séances avec une culotte sur la tête. Et puis, il y a aussi ces coups de pied de la maman avec des rangers.

À la barre, l’aînée se livre. Des mots simples. Effrayants. (...)

Les yeux cernés, les mots hésitants, le couple a tenté de se défendre.

« Les claques, c’était pas de la violence gratuite. C’était quand ils faisaient des bêtises. C’était uniquement à but éducatif. Et quand j’avais bu. C’était un engrenage », assure l’homme.

Son épouse est dans une tout autre dynamique.

« D’abord, la spatule, je l’ai jetée. Pour pas que ça se reproduise. C’est arrivé une fois. Bon, après, pour l’un, c’est vrai que ça m’est arrivé de péter un câble quand il embêtait sa sœur. Mais ils ont dû se passer le mot contre nous. » (...)

Pour les avocats des enfants, la coupe est pleine. L’idée même d’un complot est strictement à écarter, chaque enfant ayant eu un récit clair et cohérent.
Quelle mère… ?

Pour la procureure de la République, « la violence est récurrente. Et elle est attestée par des SMS. Qui se moque de son enfant qui a un accident de propreté ? Quelle mère peut écrire que La justicière va être de sortie en ajoutant un LOL ? Quelle mère parle de dresser ses enfants comme un chien ? »

La magistrate a réclamé 12 mois de sursis contre le père et 6 mois ferme contre la mère.
« On est chez les Thénardier »

Dossier difficile pour la défense qui se lance. (...)

La peine prononcée par le tribunal a suivi les réquisitions.

À ce jour, les enfants encore mineurs ont été placés.