
Voler des dizaines de tentes par revanche à des personnes qui n'ont rien.
Retour sur un dimanche à la campagne habituel pour l'État français.#Calais pic.twitter.com/MFAb7kOL5x— Auberge des Migrants (@AubergeMigrants) January 3, 2022
Dimanche, une nouvelle évacuation a été marquée par des tirs de gaz lacrymogènes et des exilés "coursés" par les forces de l'ordre. #Calais https://t.co/5qaMIVc9p4
— InfoMigrants Français (@InfoMigrants_fr) January 3, 2022
À Calais, nouvel épisode de violence lors d’une évacuation de campement
Trois jours après la violente expulsion du campement dit du "Old Lidl", à Calais, un nouvel épisode de violences à eu lieu, dimanche. Des exilés ont été évacués, en début d’après-midi, du terrain qu’ils occupaient. Selon le procureur adjoint de Boulogne-sur-Mer, l’opération devait permettre de réaliser l’évacuation qui n’avait pas pu l’être jeudi et "si possible procéder à des interpellations" en lien avec cet épisode. (...)
Charge de CRS, tirs de gaz lacrymogène et expulsion d’observateurs. Un nouvel épisode de violences a eu lieu, dimanche 2 janvier, à Calais. Celui ci est survenu trois jours après que des heurts ont éclaté entre migrants et policiers, lors du démantèlement du campement dit du "Old Lidl".
L’opération de dimanche avait "deux objets", selon le procureur adjoint de Boulogne-sur-Mer, Patrick Leleu : mener à bien l’évacuation qui n’avait pas pu être réalisée jeudi en raison des heurts et "si possible procéder à des interpellations" en lien avec cet épisode. Le site est situé près d’un rond-point où des migrants tentent régulièrement de monter à bord de poids-lourds dans l’espoir de pouvoir rallier le Royaume-Uni.
Des militants associatifs présents sur place ont, eux, rapporté une expulsion "vraiment violente", avec un très grand nombre de policiers et gendarmes, des gaz lacrymogènes utilisés "pour rien" et des migrants "coursés pour qu’ils ne puissent pas prendre leurs affaires". (...)
Sur Twitter, HRO a diffusé une vidéo de l’une de ses observatrices en train de se faire expulser de la zone par des CRS. "Les droits des personnes #exilées sont encore et toujours bafoués" a déploré, de son côté, l’association l’Auberge des migrants sur son compte Twitter. (...)
Selon les associations, interrogées par InfoMigrants, la situation a dégénéré car les exilés ont été empêchés de mettre à l’abri leurs affaires personnelles. D’après HRO, 32 tentes au total sont confisquées ce jour-là : "Avant, les personnes pouvaient récupérer leurs biens à la Ressourcerie [un magasin solidaire où étaient stockés les biens des migrants après les expulsions ndlr]. Mais depuis sa fermeture, s’ils ne peuvent pas récupérer leurs affaires au moment du démantèlement, ils les perdent définitivement".
Alain Castanier a fait état de "15 policiers et 8 gendarmes blessés" ce jour-là, dont un policier toujours hospitalisé dimanche, à la suite d’une fracture ouverte du tibia. Pierre Roques , d’Utopia 56, a, lui, indiqué à InfoMigrants que trois exilés avaient été blessés.
Plusieurs blessés dans une rixe
À Calais, le passage à l’année 2022 a également été marqué par une violente bagarre entre des migrants et un riverain, rapporte La Voix du Nord. La rixe a eu lieu le 31 décembre, vers 22 heures, au niveau des barres d’immeuble du quartier Beau-Marais. "Plusieurs migrants, d’origine érythréenne, et un homme, d’origine algérienne, qui n’habiterait pas le quartier mais s’y trouvait lors du réveillon » ont été impliqués, précise le quotidien régional. L’homme, âgé de 26 ans, se trouvait avec une amie.
D’après le procureur adjoint de la République de Boulogne-sur-Mer Patrick Leleu, cité par la quotidien régional, l’homme a été roué de plusieurs coups par ses agresseurs présumés avec "une chaîne métallique". À l’origine de l’affrontement, un "différent verbal", "sur fond d’alcool des deux côtés". "L’homme aurait voulu défendre son amie importunée par les migrants", indique Patrick Leleu.
Pour venir en aide à l’homme agressé, le frère de la victime a foncé avec sa voiture sur le groupe de migrants. Deux exilés ont été percutés par la voiture et le troisième s’est fait écraser. (...)
Trois personnes ont été placées en garde à vue à la suite de ces violences. Deux d’entre eux - un Érythréen et le chauffeur du véhicule – ont été interpellés immédiatement après les faits. Le premier pour les violences à coups de chaîne. Le second pour avoir foncé sur les exilés. Samedi, un autre Érythréen a été placé en garde à vue à sa sortie de l’hôpital. Selon la Voix du Nord, "une information judiciaire sera ouverte ce dimanche par le parquet de Boulogne-sur-Mer pour ’tentative d’homicide volontaire avec violences en réunion’".