
Susie (*) avait accepté de témoigner sur notre antenne "pour éviter que cela arrive à d’autres jeunes filles". Âgée de 13 ans à l’époque des faits, elle accusait deux mineurs de 16 et 17 ans de l’avoir pénétrée sans son consentement.souhaitait qu’un nouveau procès ait lieu. Les assises pour mineurs de la Vienne ont prononcé leur acquittement. Le parquet général, seul habilité en cas d’acquittement, annonce ce lundi qu’il refuse de faire appel.
"Je déplore évidemment cette décision, réagit Nelly Souron-Laporte, l’avocate de Susie. Je pense que le parquet général n’a pas voulu prendre le risque d’entamer une nouvelle procédure qui aurait pu se solder par un nouvel acquittement." La procédure a déjà duré sept ans. D’après Me Souron-Laporte, il se serait écoulé encore trois ans avant que n’ait lieu un nouveau procès, en cas d’appel du parquet... Alors même que les tribunaux sont engorgés.
Témoignage : "J’avais 13 ans et je n’ai pas compris tout de suite que c’était un viol"
Une décision qui relance le débat sur le non-consentement
L’acquittement des accusés a été prononcé le vendredi 24 novembre par un jury de magistrats professionnels, composé uniquement de femmes. Pour Françoise Petit, militante au Planning familial de la Vienne, ce verdict envoie"un très mauvais signal aux garçons" (...)
Les milieux féministes avaient tenté de se mobiliser ce week-end pour faire pression sur le parquet général. La militante féministe, Caroline de Haas, s’était saisie de cette affaire pour porter le fer avec le président de la République sur Twitter (...)
Sa réaction a alors lancé un vif débat sur le réseau social :
Maître Eolas
@Maitre_Eolas
ERRATUM : il fallait lire "deux accusés de viol en réunion acquittés après un procès où les preuves ont été discutées, et où chaque partie a pu s’exprimer", et donc que la justice a fait son travail, qui n’est pas de rendre des décisions que d’autres ont décidé pour elle. https://twitter.com/carolinedehaas/status/936884284358402050 … (...)
Madeline Da Silva a lancé fin septembre une pétition qui propose de "définir [à 15 ans] un seuil d’âge en dessous duquel les mineurs seront présumés ne pas avoir consenti" à l’acte sexuel. Cette militante voit dans cette affaire les défaillances du système judiciaire : "On constate aujourd’hui que notre code pénal ne protège pas suffisamment les victimes mineures. En aucune manière on ne doit pouvoir discuter du consentement d’un mineur de moins de 15 ans." Cette modification de la loi aurait pu s’appliquer à l’affaire de Susie.
Redéfinir le viol
Pour Madeline Da Silva, il faudrait en outre "redéfinir le viol" : "Aujourd’hui, le non consentement est forcément défini par l’acte de l’auteur (violence, menace, surprise, contrainte) et non par ses effets sur la victime", rappelle-t-elle. (...)