
(...) Le verdict rendu à Créteil pour les viols collectifs sur deux jeunes filles à Fontenay-sous-Bois entre 1999 et 2001 pose une question politique. Dix accusés acquittés, 4 autres condamnés à des peines allant de trois ans de prison avec sursis à un an ferme. (Lire : "Viol collectif : un verdict qui indigne".) Même si le ministère public a décidé de faire appel, le problème demeure.
Le doute bénéficie à l’accusé mais la justice se donne-t-elle les moyens de lever ces doutes ?
C’est la question que soulèvent les associations qui ont organisé un rassemblement devant le ministère de la Justice le 15 octobre dernier. Elles réclament que l’on forme mieux les personnels de police, de justice, les médecins, les magistrats... sur la question spécifique du viol.
La délégation qui a été reçue au ministère de la Justice pendant la manifestation a insisté notamment pour que soient prises « des mesures pour pouvoir recueillir la parole des victimes, y compris si elle est incohérente, hésitante, avec des trous de mémoire », explique le collectif pour les droits des femmes. Les représentants du ministère ont entendu les revendications et vont en référer à la Garde des Sceaux. Ces associations attendent aussi une réponse à la lettre adressée au président de la République.
Il est urgent aussi d’intégrer que céder n’est pas consentir et qu’une victime peut céder sous la menace, la peur, l’état de sidération. Et s’il y a viol a répétition c’est souvent parce que la victime est paralysée par la peur ou par la menace, que ce soit dans le cadre familial, d’un viol collectif ou dans le cadre du travail. (...)