
Techniques de collecte et de valorisation, bilan des avancées réglementaires, modalités de financement, autant de points développés lors de la table ronde sur la valorisation des biodéchets organisée le 12 octobre dernier, par la commission du développement durable de l’Assemblée nationale.
Une vingtaine de collectivités ont mis en place des collectes sélectives des biodéchets. Des soutiens financiers sont apportés aux équipements de collecte sélective, mais les collectivités restent pour l’instant peu demandeuses sur ce point. Les appels d’offres sont actuellement largement concentrés sur le tri mécano-biologique (TMB) et très peu sur la collecte sélective, a confirmé Yves Coppin de Véolia environnement. (...)
S’agissant des déchets des activités de proximité (boulangeries, primeurs etc.), des solutions doivent émerger des relations entre les collectivités et les banques alimentaires. Il convient également, pour les secteurs du commerce alimentaire et de la restauration collective, de réduire la quantité de déchets à la source, a insisté André Chassaigne, déput GDR du Puy-de-Dôme. La possibilité d’introduire une part variable en fonction de la production dans le cadre de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (Teom incitative) devrait enfin être validée par le projet de loi de finances rectificative pour 2012.
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La majorité des quelque 600 plateformes de compostage existant actuellement sont de taille modeste (inférieure à 20.000 tonnes), très implantées territorialement, et gérées par des collectivités, des agriculteurs ou des prestataires privés. Le parc étant à maturité, il s’agit désormais d’optimiser le fonctionnement de ces plateformes et non de créer de nouvelles installations
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S’agissant des biodéchets des ménages, les efforts doivent également se poursuivre en matière de compostage domestique et de collecte sélective.
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Il existe en revanche très peu d’installations de méthanisation (environ une cinquantaine). Il s’agit de projets complexes et coûteux, pour lesquels l’on dispose de peu de visibilité, en particulier concernant les subventions, a regretté le président du Club biogaz, Antoine Jacob, qui propose une dégressivité tarifaire à l’instar de ce qui existe pour l’éolien.
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Le gisement des biodéchets des ménages (cuisine, jardin…) représente 16 millions de tonnes. La notion de matière organique permet d’y intégrer une partie des déchets papiers non collectés sélectivement (3 millions de tonnes), ainsi que les "textiles sanitaires" (couches, lingettes etc.) à hauteur de 2 millions de tonnes. Le gisement est de 6 millions de tonnes pour les gros producteurs de biodéchets, loin derrière celui de l’agriculture qui avec 100 millions de tonnes est largement prépondérant.
Huit millions de tonnes de biodéchets sont encore collectées en mélange avec les déchets ménagers. Seulement 14% des biodéchets ainsi collectés font l’objet d’une valorisation. Pour rappel, le Grenelle affiche un objectif de 45% de valorisation des déchets ménagers en 2015. Un quart de la population aurait un outil de compostage à disposition. Le nombre de ménages concernés par une opération ayant bénéficié d’une aide de l’Ademe est passé de 1,3 million en 2009 à 1,7 million de ménages en prévisionnel fin 2011.