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VIOLENCES POLICIERES : DIDIER LALLEMENT BIENTÔT DEVANT LES TRIBUNAUX ?
/le Media
Article mis en ligne le 8 mai 2021
dernière modification le 7 mai 2021

Journalistes, migrants, militants et même élus politiques ; une trentaine de personne ont décidé de porter plainte contre le Préfet de Police de Paris, Didier Lallement. Selon leur avocat Raphaël Kempf, il est accusé de violence volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique, vol en bande organisée et destruction de biens.

Ces faits concernent notamment le soir du 23 novembre. Ce soir-là, un camp d’exilés et de migrants était installé sur la Place de la République par l’association Utopia56. Le but de la manœuvre était de leur trouver une solution d’hébergement. Une soirée ou cours de laquelle tout le monde a pu voir le déchaînement du dispositif policier. Migrants, militants, journalistes, élus ; la police n’aurait pas fait dans le détail. Pour en parler, Le Média a reçu l’avocat Raphaël Kempf, il explique le motif de la plainte et les faits qui sont reprochés à Didier Lallement.

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Ils ont voulu frapper fort. Acter qu’ils « ne laisseraient plus rien passer ». Jeudi 6 mai, les associations Utopia 56 et Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs ont déposé une plainte auprès du procureur de la République de Paris contre Didier Lallement, préfet de police de Paris, Georges-François Leclerc, préfet de la Seine-Saint-Denis, et Marc Guillaume, préfet de la région Île-de-France, pour « complicité de violences volontaires, complicité de destruction, dégradation et détérioration d’un bien appartenant à autrui, et vol en bande organisée ».

Les faits remontent à l’automne 2020, d’abord le 17 novembre lors de l’évacuation d’un camp de migrants à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) (lire notre reportage) qui s’était éternisée et avait fini en « chasse à l’homme » pour les exilés n’ayant obtenu aucune solution de mise à l’abri ; puis lors d’une action de visibilité organisée six jours plus tard par Utopia 56 place de la République à Paris, largement réprimée par les forces de l’ordre et donnant lieu à un véritable déshonneur (lire ici notre parti pris).

Fin septembre déjà, 150 migrants avaient été repoussés toujours plus loin de la capitale par la police alors qu’ils cherchaient un lieu où dormir près de la porte d’Aubervilliers. Une vidéo, que Mediapart s’était procurée (lire ici notre enquête), montrait que les forces de l’ordre avaient d’abord fait marcher les exilés, femmes, enfants et mineurs inclus, sur des centaines de mètres avant de les malmener.

« L’objectif de cette plainte collective est de démontrer le caractère systémique de cette violence et de cette répression à l’égard des personnes exilées, argue Charlotte Kwantes, coordinatrice nationale d’Utopia 56. Les violences commises lors de ces deux journées ont été organisées, commanditées, validées du début à la fin, et ce en toute impunité. On ne veut pas laisser passer ça, on l’a vu trop de fois et rien ne change. »

Au total, 34 plaignants participent au dépôt de plainte, dont 17 exilés, deux associations, des bénévoles, des élus et un journaliste. Un « travail de longue haleine », explique Me Raphaël Kempf, l’un de leurs avocats, car les militants associatifs ont parfois perdu la trace de certains des exilés victimes de ces violences. (...)