
Une soixantaine d’immeubles parisiens pourraient faire l’objet d’une réquisition publique afin de les ouvrir aux mal-logés. Les associations n’ont pas attendu que le gouvernement lance le processus et ont procédé, le 31 décembre, à la réquisition d’un immeuble vide appartenant à un fonds d’investissement et de gestion.
Familles et militants du droit au logement ont pris discrètement possession des lieux, le 31 décembre, avant de rendre publique leur réquisition. « Certains enfants nous demandaient s’il ne devait pas faire de bruit comme la fois où ils sont entrés dans un immeuble du 2ème arrondissement (une précédente tentative de réquisition) », sourit Annie Pourre, militante de Droit au logement (DAL). Aujourd’hui, les enfants s’amusent en riant avec des ballons. Pour eux, l’année 2013 commence mieux.
L’immeuble de 2 000 m2 appartient à une série de sociétés écrans. Suivre leurs sièges sociaux vous fait voyager de Paris à Hong Kong en passant par les Pays-Bas ou le Luxembourg. Le bâtiment serait géré en France par une « société au nom collectif » (SNC) dont l’actionnaire majoritaire semble être Pezulu Holding B.V, une société hollandaise. Cette holding est elle-même représentée par une autre société néerlandaise, ANT Management, une filiale du groupe SGG, prestataire européen « de services dans les domaines de l’administration de sociétés et des fonds d’investissement pour des clients institutionnels, professionnels et privés », basé au Luxembourg, dont les activités s’étendent dans les Îles vierges britanniques, Hong Kong ou Malte… Autant de paradis fiscaux. (...)