Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
UNHCR
Une nouvelle approche pour l’intégration des réfugiés porte ses fruits au Rwanda
Article mis en ligne le 22 février 2022

Deux ans après le Forum mondial sur les réfugiés, le Rwanda démontre comment des politiques inclusives en matière d’éducation et d’accès aux moyens de subsistance permettent de libérer le potentiel des réfugiés et de leurs hôtes.

Dans son pays natal, la République démocratique du Congo, Clémentine Bugenimana, âgée de 42 ans, vivait de la vente de produits alimentaires. Aujourd’hui réfugiée au Rwanda, elle a appris à cultiver la terre à travers un programme qui lui permet de nourrir sa famille et de gagner un peu d’argent.

« Ce projet a vraiment changé ma vie », confie-t-elle. « Je n’ai plus besoin d’acheter du maïs. J’ai des économies grâce à l’argent gagné par mon activité agricole, ce qui m’aide à prendre soin de mes enfants. »

Au camp de réfugiés de Mugombwa, cette mère de six enfants travaille aux côtés de ses voisins rwandais dans le cadre du projet Misizi Marshlands (les marais de Misizi), une initiative agricole financée par la Fondation IKEA et soutenue par le gouvernement rwandais.

Le programme a alloué plus de 50 hectares de terres que quelque 1400 réfugiés et Rwandais peuvent cultiver ensemble.

Avec son amie rwandaise Mushimiyima Yasinne, elle cultive des haricots et du maïs sur ce sol riche et participe à la gestion des élevages de porcs et de volailles qui font partie du projet.

Son succès n’est pas le fruit du hasard. Le Rwanda accueille plus de 126 000 réfugiés et a fait des progrès notables pour améliorer leur vie et celle de leurs communautés d’accueil grâce aux engagements qu’il a pris lors du Forum mondial sur les réfugiés en 2019. (...)

Dans le but d’autonomiser les réfugiés à l’heure où les niveaux de déplacement atteignent des records dans le monde, les participants à ce Forum multisectoriel se sont engagés à créer des opportunités d’emploi pour les réfugiés, des places dans les écoles pour leurs enfants, et à leur fournir une énergie propre. Ils ont également promis de créer des infrastructures et d’apporter un meilleur soutien aux communautés et aux pays d’accueil, ainsi que de promouvoir des solutions à long terme telles que le rapatriement volontaire et la réinstallation.

Le projet Misizi Marshlands est l’une des nombreuses initiatives lancées au Rwanda pour atteindre ces objectifs. Deux ans après le Forum, une première réunion de haut niveau, les 14 et 15 décembre, a permis de faire le point sur les progrès réalisés par les différents États et acteurs dans le cadre du Forum et du Pacte mondial sur les réfugiés de 2018. (...)

Les participants ont identifié les progrès réalisés, les défis rencontrés et les domaines dans lesquels un engagement supplémentaire est nécessaire pour accroître le soutien, l’autonomie et l’accès aux solutions pour les réfugiés, en tenant compte des défis posés par la pandémie de Covid-19.

Au Rwanda, les progrès ne concernent pas seulement les moyens de subsistance. À environ 200 kilomètres à l’est de Mugombwa, près de la frontière entre le Rwanda et la Tanzanie, se trouve le camp de Mahama, qui abrite plus de 55 000 réfugiés. C’est là que Ntariteka Moise, un réfugié burundais de 36 ans, contribue à améliorer la vie des jeunes par l’éducation.

Moise a trouvé la sécurité au Rwanda il y a six ans. Chez lui, il était étudiant en anglais et en littérature dans une université locale.

« J’ai pu poursuivre mes études universitaires au Rwanda et j’ai obtenu un diplôme de licence », annonce-t-il fièrement.

Il a trouvé un emploi d’enseignant à l’école G.S. Paysannat, près du camp de Mahama. Moins d’un an plus tard, l’école a été agrandie pour accueillir à la fois des élèves réfugiés et rwandais, dans le cadre des efforts déployés par le Rwanda pour intégrer les réfugiés dans le système éducatif national.

L’école avait un grave problème de surpopulation, avec plus de 100 élèves par classe. Mais grâce à un projet d’agrandissement de l’école financé par le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, plus de 200 nouvelles salles de classe ont été construites, faisant ainsi plus que doubler le nombre total de classes et réduisant le nombre d’élèves par classe à 70.

Au total, le HCR et ses partenaires, dont la Banque mondiale, ont soutenu la construction de plus de 500 nouvelles salles de classe dans les écoles du pays. La qualité de l’enseignement s’en est trouvée améliorée - ce qui a dopé les taux de fréquentation - et un plus grand nombre d’élèves réfugiés et rwandais ont pu s’inscrire.

« Lorsque les enfants réfugiés et rwandais étudient ensemble, ils apprennent les uns des autres et cela profite à l’ensemble de la communauté », ajoute Moise. (...)

« Le Rwanda a fait un excellent travail d’intégration des réfugiés. » (...)