
Aller-retour entre l’Inde et la banlieue parisienne pour une jeune enseignante de Drancy, engagée volontaire dans un orphelinat de Chennai. Une belle expérience entre émerveillement et exaspération
Avec un père américain et une mère française, Véronique Gira revendique une « double culture » et reconnaît qu’elle a « toujours baigné dans un univers très ouvert sur l’ailleurs ». Pourtant, son arrivée en Inde comme volontaire des Missions Etrangères de Paris fut un choc culturel auquel rien ne l’avait préparée. Quand elle débarque un soir de septembre 2009 à Chennai (ancienne Madras dans la province du Tamil Nadu), rien ne lui est familier. Ni la langue (le tamoul) ni le climat ni l’inconfort du mode de vie.
Elle doit s’habituer à des conditions d’hygiène assez rudimentaires et à la nourriture fort peu variée du foyer où elle vient travailler auprès des enfants recueillis par une communauté religieuse salésienne. Elle le reconnaît les premières semaines ont été dures : « Tout nécessitait un effort d’adaptation énorme », dit-elle aujourd’hui en riant. (...)
La pauvreté des enfants, elle la partage. « On n’est pas là pour imposer du changement, dit-elle encore, ni pour bouleverser tout un système. » Mais c’est au quotidien, au service des enfants, qu’elle et les autres volontaires européens, qui se succèdent au centre d’Anbu Illam, prennent « en pleine figure tous les dysfonctionnements (…) d’une société extraordinairement violente. »
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Malgré tout, ce qu’elle garde de ce séjour en Inde, c’est l’image d’une « vie très joyeuse, pleine d’élan, toute en couleurs ». Et le souvenir de ces enfants qu’elle appelle des « maîtres de vie ».
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